Ce lundi 24 novembre restera-t-il comme un moment «iPhone» dans l’histoire de la French Tech ? Le temps le dira, mais Éric Larchevêque n’a pas fait les choses à moitié pour présenter sa toute nouvelle aventure entrepreneuriale depuis l’Espace Clacquesin, à Malakoff, au sud de Paris. Sur scène, il a levé le voile sur son nouveau projet, «The Bitcoin Society» (TBSO), à l’occasion d’une keynote d’une heure. Et cerise sur le gâteau, Tony Parker, légende du basket français, est de la partie !
L’ambiance était lourde dans l’Espace Clacquesin ce lundi soir. Et pour cause, les 500 invités à la keynote d’Éric Larchevêque ont été accueillis dans la pénombre de l’ancienne halle industrielle avec un grand écran qui affichait des mots quelque peu anxiogènes, comme «mépris», «taxes», «étouffement», «fracture», «débordement», «découragement» ou encore «instabilité ». Un champ lexical en adéquation avec les messages distillés ces dernières semaines par le co-fondateur de Ledger, qui dénonçait dans ses dernières newsletters un système financier à bout de souffle avec une dette toujours plus colossale qui asphyxie le pouvoir d’achat des Français.
«C’est le bitcoin qui est en train de prendre le contrôle de Wall Street»
Pour contrer cet «étouffement», Éric Larchevêque a promis durant sa keynote «une réponse entrepreneuriale radicale, encore jamais tentée» au travers du «projet le plus important de ma vie». Cette réponse, c’est «The Bitcoin Society». Derrière ce nom, se cache un projet qui, comme son nom l’indique, est axé sur le bitcoin, la cryptomonnaie de prédilection de l’entrepreneur tricolore qui a lancé en France la Maison du Bitcoin, devenue depuis Coinhouse.
«Le bitcoin est digital et natif sur internet, instantané et global, transparent et auditable, résistant au pouvoir politique. Il fonctionne comme une horloge suisse et a prouvé sa capacité à survivre à n’importe quel vent contraire», a-t-il souligné. Avant d’ajouter : «Le bitcoin doit être un outil d’inclusion monétaire. Pour accomplir sa mission de proposer une alternative au système monétaire, il l’intègre et l’absorbe. Ce n’est pas Wall Street qui en train de prendre le contrôle du bitcoin, c’est le bitcoin qui est en train de prendre le contrôle de Wall Street.»
Reprise d’une société cotée sur Euronext pour bâtir un «trésor» en bitcoins
Dans ce contexte, et après avoir énuméré les failles du système actuel (modèle court-termiste, dette qui explose, pression fiscale qui s’amplifie…), Éric Larchevêque a annoncé la création d’une société de trésorerie bitcoin. En optant pour cette idée venue des États-Unis, l’objectif est placer le bitcoin au sein d’une société cotée. En quête d’une «coquille vide» déjà cotée pour mettre en œuvre sa stratégie, l’entrepreneur tricolore a jeté son dévolu sur la société de Tayninh, détenue par Unibail-Rodamco-Westfield. En lançant une OPA sur cette dernière, en sommeil depuis plusieurs années, pour récupérer les derniers actifs, elle va donc devenir The Bitcoin Society.
Cette entreprise, qui ne détient encore aucun bitcoin, doit permettre de bâtir une trésorerie de plusieurs milliards d'euros en bitcoins pour faire contre-poids au système monétaire actuel en atteignant une taille critique pour pouvoir négocier avec les États. Dans ce cadre, une première levée de fonds réservée aux investisseurs qualifiés doit être lancée début 2026 pour initier ce «trésor».
«L’activité de bitcoin treasury de TBSO vise à accroître continuellement le nombre de bitcoins détenus pour augmenter le bitcoin par action et créer de la valeur pour les actionnaires. Ce capital constituera la base monétaire de l’écosystème TBSO avec pour objectif de concevoir des instruments financiers solides au service de l’économie portée par ses membres et de sa mission d’influence», précise la société qui, symboliquement, a établi son siège au 10 rue de la Bourse, dans le IIe arrondissement de Paris, à proximité du Palais Brongniart, l'antre de l'ancienne Bourse de Paris.
«Mon projet de Network Society a une dimension politique évidente»
Après cette Bitcoin Treasury Company cotée sur Euronext, la Network Society, un réseau international ouvert aux entrepreneurs, indépendants, salariés et créateurs de valeur qui souhaitent retrouver de la souveraineté économique, constitue le deuxième étage de la fusée. Ce réseau vise à proposer un accès gratuit à des ressources d’éducation financière et à peser dans les débats économiques et politiques pour défendre les intérêts de ceux qui créent de la richesse.
«Nous voulons proposer une nouvelle voie d’expression et d’influence», a lancé Éric Larchevêque durant sa keynote. Une base idéale pour se lancer dans une carrière politique ? «Je ne veux pas faire de politique électorale, mais mon projet de Network Society a une dimension politique évidente. Je me définis comme libertarien, mais pas au sens où je ne veux pas d’État. Je suis un libertarien minarchiste, donc l’idée n’est pas de supprimer l’État, mais d’avoir moins d’État dans le système monétaire», a-t-il précisé lors d’un point avec la presse dans la foulée de sa keynote.
Enfin, les clubs premium constituent le dernier pilier du projet. Basés sur un modèle d’abonnement annuel, ils visent à proposer des formations, du coaching, des rencontres et un accompagnement sur l'investissement et l'entrepreneuriat. Le premier club, dédié aux investisseurs et aux épargnants, a été lancé il y a quelques mois, tandis que le deuxième, à destination des entrepreneurs et baptisé «SKL Club», doit ouvrir ses portes le 9 décembre prochain. Pour rappel, Éric Larchevêque avait déjà l'habitude d'accueillir des entrepreneurs au cœur de son domaine en Sologne, avec un modèle qu'il qualifie volontiers de «Club Med de l’entrepreneuriat».
Ces deux clubs visent à fédérer tous ceux qui sont épuisés par le système monétaire actuel (entrepreneurs, artisans, indépendants, salariés…) et qui sont en quête d’un «plan B». Et c’est aussi l’occasion de faire rentrer de l’argent dans les caisses de The Bitcoin Society pour acheter davantage de bitcoins et ainsi étoffer la trésorerie stratégique de l'entreprise.
Nathan Benchimol et Tony Parker aux côtés d’Éric Larchevêque
Ainsi se présente le nouveau projet d’Éric Larchevêque, qu’il lance avec Nathan Benchimol, ex-banquier qui s’est reconverti dans les cryptomonnaies, et Tony Parker, légende vivante du basket français qui s’est concentré sur l’investissement ces dernières années. «Son rôle va être de nous aider à l’international. Il a des contacts très importants à ce stade, il peut nous ouvrir beaucoup de portes à l’international», se réjouit le co-fondateur de Ledger au sujet de l’ancien joueur des Spurs de San Antonio, qu'il a pu côtoyer sur le tournage de l’émission «Qui veut être mon associé ?». Cette dernière reviendra bientôt sur M6 pour une nouvelle saison, avec toujours Éric Larchevêque au casting.
Désormais sorti de son «stealth mode», le projet The Bitcoin Society doit maintenant faire ses preuves. En mode évangélisateur durant sa keynote, qui avait parfois des allures de one-man show (la scénographie était particulièrement travaillée), Éric Larchevêque se sait attendu au tournant avec une aventure entrepreneuriale basée sur un modèle original qui combine une «Bitcoin Treasury Company» associée à une société en réseau dédiée à la souveraineté financière individuelle et à des clubs pour entrepreneurs et investisseurs. Il l’a martelé à plusieurs reprises durant sa keynote : ce projet s’inscrit dans «le temps long».
Rendez-vous donc dans 5 ans pour voir si The Bitcoin Society peut bousculer le système monétaire actuel en France et à l’international !