Pour bien commencer la semaine, la rédaction de Maddyness propose à ses lecteurs un nouveau rendez-vous baptisé NewsOffStartups. Celui-ci a pour vocation de détailler et d’approfondir les sujets politiques et économiques à propos de l’écosystème startups français.


Des guichets uniques d’accompagnement des entreprises françaises à l’étranger devraient bientôt naître dans le sillage du premier French Tech Hub à San Francisco. Explications.

Partir à l’étranger, conquérir un nouveau marché, est une étape indispensable – mais risquée – pour porter la croissance d’une startup. Souhaitant donner les moyens de réussir aux entrepreneurs, le gouvernement cherche à créer un réseau de maisons de l’international, appelées French Tech Hubs, qui ont pour but de servir de tremplin à ces derniers.

La secrétaire d’Etat chargée du numérique Axelle Lemaire, et son ministre de tutelle Emmanuel Macron, ainsi que le secrétaire d’Etat au commerce extérieur Matthias Fekl, et son ministre de tutelle Laurent Fabius, tentent donc de créer un réseau international de guichets uniques pour les entreprises françaises à l’étranger. Le but est de fédérer l'écosystème sur place afin d'accueillir les sociétés technologiques françaises et les faire grandir sur ce nouveau marché.

Le premier French Tech Hub à San Francisco

Lancé en grande pompe en février dernier par le président de la République François Hollande, le premier French Tech Hub s’est ouvert à San Francisco... ou plutôt s’est développé à partir d’un dispositif déjà existant et animé par Paris Région Entreprises.

« Nous sommes partis de notre implantation dans la Silicon Valley pour construire le French Tech Hub destiné à accompagner les entreprises du secteur de l’High-tech ainsi que les Biotech, pour lesquelles le marché américain est une étape de développement essentielle. Initialement, nous accompagnions 35 entreprises exclusivement franciliennes. Depuis la création du French Tech Hub, nous accompagnons 70 sociétés, dont un tiers venant des régions », explique Sabine Enjalbert, directrice générale de Paris Région Entreprises.

Ce hub construit à partir d’un réseau existant, mais renforcé par une collaboration avec la BPI, Ubifrance et la communauté French Tech, propose un espace de coworking aux entreprises qui arrivent, le temps qu’elles trouvent les locaux adaptés à leur implantation.

« Un emploi à l’étranger, un emploi en France »

De plus, des formations et des conseils sur-mesure sont également proposés. Les sociétés trouvent ainsi tous les services dont elles ont besoin sur place, comme des accompagnements juridiques, des aides au recrutement, des études de marché... L’ensemble des prestations coûte entre 15 000 et 30 000 euros en moyenne. Cette aide complète et adaptée permet de n’avoir à faire qu’à un intervenant et de se concentrer sur la conquête du nouveau marché.

« Les premiers résultats sont encourageants. Nous travaillons actuellement avec des sociétés comme Hybrigenics, Spring Techologies ou Videodesk. Par ailleurs, nous avons constaté à ce stade que chaque nouveau poste créé aux Etats-Unis, permettait également de créer au moins un emploi au siège, en France », poursuit Sabine Enjalbert.

Suite à la première expérience concluante du French Tech Hub, le gouvernement entend favoriser l’émergence d’autres maisons de l’international. L’objectif est encore une fois de partir de structures déjà existantes, notamment lorsque des régions françaises ont réussi à s’implanter à l’étranger ou autour de chambres de commerce binationales.

Un appel d’offre bientôt dévoilé

Ainsi, à l’instar de ce qu’a accompli Région Paris Entreprise, d’autres antennes régionales de développement économique pourront prétendre à être labellisées « French Tech Hub »... à condition de pouvoir accompagner des entreprises de toute la France, sur un large panel de compétence.

« Nous étudierons surtout si l'opérateur est bien capable de proposer une vaste palette de prestations, de manière concertée avec l’ensemble de l’écosystème français sur place, afin de répondre aux besoins des entrepreneurs. Nous sommes actuellement en train de rédiger le cahier des charges précis, en lien avec les équipes d’Axelle Lemaire, auquel devront répondre les équipes qui souhaitent développer un French Tech Hub. Nous devrions le finaliser d'ici la fin de l'année », explique-t-on dans l'entourage du secrétaire d'Etat au commerce extérieur.

Déjà des discussions sont en cours et certains projets pourraient émerger très rapidement dès l’ouverture de l’appel d’offre :

« Un projet se dessine actuellement en Chine, notamment avec Ubifrance, mais des projets peuvent naître avant dans d'autres pays si les opérateurs qui les présentent sont plus matures, avec une structure sur place et un réseau développé. Quoi qu'il en soit, il est probable que les French Tech Hub s'implantent avant tout dans les pays développés, les grands émergents ou les pays où il y a une véritable croissance dans le numérique », précise-t-on dans l'entourage du secrétaire d'Etat au commerce extérieur.

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