"Quand les marques deviennent des médias", tel était le thème d'une conférence tenue la semaine lors du festival numérique Web2Day. Le contenu proposé par une marque en externe valorise son image et devient un canal de communication. NUMA a dépassé son objectif de 1 million d'euros levés sur la plateforme SmartAngels. Pour en savoir plus à propos des nouvelles ambitions de la première structure d'accompagnement de startups en France, la rédaction de Maddyness est allée à la rencontre de Lucas Francou Damesin, Responsable stratégie et développement de NUMA.


Vous avez bouclé et dépassé votre objectif, quelles sont vos impressions aujourd'hui ?

Nous sommes fiers de la confiance qui nous est témoignée. Plus de 300 personnes ont investi dans NUMA parce qu'ils ont confiance dans notre capacité à exécuter le projet auxquels ils adhérent. Nous avons réalisé une opération unique en levant un million d'euros en nous reposant réellement sur la masse.

Se lancer en crowdfunding est toujours un challenge, une mise en danger. Nous souhaitions le faire car il s’agit pour nous d’une superbe opportunité de partager notre passion, notre ambition et notre vision. Cette opération a également été une opportunité de faire preuve d’une totale transparence et nous sommes fiers que plus de 800 personnes aient consulté des documents qui sont confidentiels pour la plupart des entreprises. C’est la mission et l’ADN de NUMA que d’ouvrir et diffuser ses modèles pour que d’autres s’en saisissent.

Mais surtout, nous sommes conscients que ce n'est que le début. Nous devons exécuter un plan de développement extrêmement ambitieux et c'est ce à quoi nous travaillons tous les jours. NUMA peut devenir le modèle d'innovation à la française de référence à travers le monde. Nous avons les moyens de structurer et accélérer de nombreux  écosystèmes internationaux. Toute l'équipe est focalisée sur cet objectif.

Quels ont été les moments clé de cette campagne ?

Comme dans toute campagne, il y a des hauts et des bas. Nous avions fait un pari très osé : faire une campagne courte (44 jours), sans aucune forme de pré-campagne ou pré-souscription, comme cela se fait en général. L'annonce à la presse a été très bien reçue et cela nous a donné un premier coup de boost.

Ensuite, nous avons multiplié les occasions et opportunités d'échanger avec nos investisseurs potentiels : réunions ouvertes hebdomadaires à NUMA, réponses à tous les mails reçus, appels téléphoniques, réunions aux Cantines de Nantes et Toulouse...

Le digital, tweets, mails et autres vidéos, ne suffit pas toujours pour convertir un investisseur intéressé. L'échange au téléphone ou en physique a été un outil essentiel de conviction. Les derniers jours de la campagne ont été essentiels dans la mesure où nous avons rappelé toutes les personnes qui s'étaient dites intéressées pour leur dire qu'il fallait se positionner maintenant.

Est-ce que NUMA est prêt(e) à devenir une structure 100% privée ?

NUMA est une structure 100% privée depuis le début. Il ne faut pas confondre la question du modèle économique avec celle de la structure juridique. La subvention publique représentait l'année dernière 10% de notre budget, c'est peu face à nos revenus croissants sur l'ensemble de nos activités et au soutien de nos partenaires (Orange, Google et BNP Paribas).

Surtout, cela fait des années que les questions d'équilibre budgétaire et financier se posent pour NUMA, c'est loin d'être une nouveauté pour nous. Les choix "d'entreprise" s'imposent naturellement à notre organisation depuis l'origine. En 2012, nous avions constaté qu'une activité n'était pas rentable et nous avions du l'arrêter pour équilibrer l'ensemble. La logique "entrepreneuriale" est historique au sein de cette structure.

Les prochaines étapes pour la marque NUMA ?

C'est clairement la création d'un réseau international référent, divers dans ses dispositifs mais qui se retrouve dans nos valeurs d'ouverture et de performance. Préparez-vous à entendre parler de nous dans plus d'un pays d'ici la fin de l'année...