Créé en 2011, mais réellement en place en version Beta depuis Février 2013, Qwant s'est lancé un défi plus qu'osé, où beaucoup se sont cassés les dents : entrer en concurrent avec Google, sur ses terres, en créant un moteur de recherche performant. Jean-Manuel Rozan, Eric Léandri et Patrick Constant reviennent, pour Maddyness, sur ce projet un peu fou qui a atteint jusqu'à présent les 1,6 milliard de requêtes...


Comme souvent lors du lancement d'un projet, la création de Qwant est venue d'une frustration. Celle de ses fondateurs de se sentir traquer, de ne pas pouvoir passer d’une plateforme à une autre sans contrainte ou d'avoir accès à une information qui ne soit pas orientée selon son profil ou ses orientations politiques. "Internet est devenu un univers fermé. Nous avons souhaité revenir aux origines et permettre aux utilisateurs d’être à nouveau libres" explique ainsi Yannick Hilaire, le directeur Marketing de Qwant. 2 ans plus tard, le pari semble réussi puisque le moteur de recherche est présent dans 163 pays et propose une vraie offre alternative aux internautes.

Une alternative est possible et fortement attendue

"Depuis notre lancement en 2013, nous avons pu aller à la rencontre du public et de la presse en France comme à l’étranger. L’affaire Snowden a permis de conforter notre philosophie qui est celle du respect de la vie privée. En dévoilant le comportement des sociétés de surveillance et des géants du Net, la nécessité d’alternative devenait évidente." indique Yannick Hilaire.

Bien qu'évoluant dans un univers monopolistique, Qwant a très vite voulu montrer au public qu'une alternative était possible. En démontrant la fiabilité et la pertinence de son projet, l'entreprise a ainsi prouvée qu'elle disposait d'un « vrai » moteur de recherche avec ses algorithmes, ses brevets, ses crawlers... Et sa stratégie a rapidement fait mouche auprès de plusieurs institutions comme la commission européenne pour la protection des données qui les a récemment invité à venir leur exposer leur vision et leur projet.

La passion comme motivation principale

"Il faut être passionné, ne pas penser à la sortie mais uniquement à votre produit et au client final, l’utilisateur. Il est le seul vrai juge. Il faut que le produit réponde absolument à un besoin, aussi innocent ou primaire fût –il."

Quand on demande au serial-investisseur et président de Qwant, Jean-Manuel Rozan, quel conseil donnerait-il à de jeunes startupers, sa réponse lui vient naturellement : la passion. Même si les aspects administratifs peuvent parfois paraître les plus importants et les plus urgents, il faut toujours garder en tête que la passion doit rester sa motivation première. Au final, que ce soit lever de l’argent (qui est souvent plus long et difficile que ce que l’on croit) ou trouver le bon associé, le principal c'est de rester déterminé et de bien s'entourer.

Des objectifs ambitieux

"Nous avons accueilli le groupe Axel Springer parmi nos actionnaires, nous avons créé une équipe dédiée à la sécurité de nos infrastructures, nous avons participé au CES Las Vegas, nous participons au Campus Party au Brésil et enfin nous lançons Qwant Junior le  premier moteur de recherche pour enfants !"

Qwant a de grandes ambitions pour l'avenir et beaucoup de projets dans les tuyaux pour 2015, avec toujours cette envie de s’améliorer et de se rapprocher un peu plus des internautes du monde entier. Ce développement passera inévitablement par une expansion européenne où Google rencontre de plus en plus de détracteurs notamment à cause de sa politique concernant la vie privée.

Dans 2 mois, Qwant fêtera ses 2 ans. Le moment idéal pour tirer un premier bilan du travail accompli par ses équipes et pour affiner sa stratégie de conquête au niveau européen et mondial. Objectif à 2018 : 25 millions d'utilisateurs uniques par mois ! Affaire à suivre donc...