Cette semaine, les Le Meur sont à l’honneur ! Alors que Loïc donnera vendredi sa première conférence Leade.rs, Géraldine présentait hier matin à la presse The Refiners, un programme d’accélération et un fonds d’investissement mis sur pieds avec ses partenaires Carlos Diaz et Pierre Gaubil.

Avant de présenter leur projet chez Octo Technology hier soir et à un public plus varié ce soir chez Bpifrance, les 3 fondateurs de The Refiners ont passé leur galop d'essai auprès des journalistes hier matin. The Refiners, dont on entend désormais parler depuis quelques semaines, c'est à la fois un programme d'accélération et un fonds d'investissement de 6 millions de dollars qui compte une centaine de mentors et d’investisseurs parmi lesquels Xavier Niel, Phil Libin (Evernote), Joi Ito (MIT media Lab), Jérôme Lecat (Scality), mais aussi les fonds Partech, Newfund, ID Invest... ou encore Bpifrance.

10 à 15 startups par flotte embarquées pour 3 mois

The Refiners n'est pas un programme d’accélération classique, a tenu à préciser Carlos Diaz, mais un « programme d’invasion. D’ailleurs, nous ne parlons pas de batch mais de fleet, des flottes de startups étrangères qui vont envahir la Silicon Valley. » Présenté comme un « programme cross border », The Refiners vise à ouvrir les bonnes portes aux startups étrangères, et donc françaises, qui souhaiteraient développer leur business aux Etats-Unis. « On parle souvent de la French Mafia là-bas, explique Carlos Diaz, il y a une sorte de connexion française".

"Quand on est Français et qu’on s’est créé un réseau, on a tendance à vouloir garder ses contacts secrets. Il faut arrêter ça. Nous voulons ouvrir les carnets d’adresses et créer une communauté d’entrepreneurs, sans tomber dans un aquarium d’Européens ou de Français"  

Géraldine Le Meur

Situés dans le poumon de la Tech, les trois fondateurs de The Refiners ont eu le temps d’observer les codes, de construire leur réseau et de fourbir leurs armes. Aujourd’hui ils entendent partager ces enseignements auprès de « flottes » donc, de 10 à 15 startups, dont ils affineront les embarcations pendant trois mois. Moyennant 2 à 7 % de leur capital, les jeune pousses recevront un investissement de 50 000 dollars et devront se plier aux méthodes The Refiners. « Le premier mois, ils seront coupés du monde. Il y a un tel gap culturel, ils n’ont tellement pas le langage de la Silicon Valley, qu’il faut d’abord qu’on reprenne tout à zéro avant de les faire sortir et de les préparer à lever de l’argent » pense ainsi Pierre Gaubil.

L’idée ? Accompagner et soutenir les entrepreneurs en leur offrant les conseils de mentors aguerris, apprendre aux entrepreneurs les codes de la Silicon Valley avant  de leur donner accès à un réseau d’entrepreneurs de tous bords pour les préparer à la levée de fonds.

"La Silicon Valley ce n'est pas les États-Unis. C'est un écosystème qui a ses propres codes, sa propre culture, sa propre manière de networker. Croire que parce qu'on maîtrise l'anglais ça va bien se passer ce n'est plus possible. Les Américains ce sont des martiens pour nous

Pierre Gaubil

Créer une passerelle pour éviter de créer des troupeaux de "ponycorns"

Les trois fondateurs ont déjà vu 90 startups, et d’ores et déjà sélectionné 4 jeune pousses qui embarqueront pour la première flotte le 12 septembre. Saluant la startup nation en devenir qu’est la France, notamment grâce à Bpifrance, « troisième investisseur mondial », Carlos Diaz a pourtant épinglé deux types de « startups françaises qui font peur ». Il y a tout d’abord les « ponycorns », à savoir « celles qui ne restent qu’en France, qui sont de belles sociétés qui pourraient grandir mais qui restent à la taille d’un poney », regrettant qu’« au pays des nains tout le monde est un géant ». Et il y aussi ces « startups qui ne voient que par la Silicon Valley er pout lesquelles le taux d’échec est énorme. » Ce qu’il faut, selon l’entrepreneur, c’est « exister de manière globale tout en étant à la fois en France et dans la Silicon Valley ». Donner les premières clés aux jeunes pousses françaises pour qu'elles déploient leur ailes en dehors de l'Hexagone.

 "Il faut créer cette passerelle avec les États Unis. On va créer un troupeau de ponycorns si on n'est pas aux US

Carlos Diaz

therefiners

Envie d’embarquer sur le premier navire The Refiners ? Il suffit de postuler en ligne. Attention, il ne reste qu’une dizaine de places pour la première flotte !