Lancée en 2015, Recast.AI développe une solution pour créer son propre chatbot. Accessible aux développeurs comme au grand public, la startup veut révolutionner la gestion du support client. Retour sur un succès éclair, jusqu'à ses premiers pas aux États-Unis. 

Depuis 2015, les réseaux de messagerie comme Messenger, Whatsapp ou WeChat ont dépassé les réseaux sociaux en utilisateurs actifs. Dans le même temps, les entreprises font face au challenge du support client. Comment  fournir un support de qualité et le gérer efficacement alors que le nombre de requêtes augmente drastiquement ? 

Voilà la question à laquelle Recast.AI a tenté d'apporter une réponse avec ses chatbots. La startup est née d'une intuition de Patrick Joubert, qui a ressenti une faille dans le secteur de l’intelligence artificielle : chaque entreprise devait développer ses propres solutions de machine learning et compréhension du langage de A à Z, même si le travail a déjà été fait ailleurs, car toutes les solutions existantes étaient propriétaires.

Automatiser le support client

Il s'associe donc à Jasmine Anteunis, Julien Blancher et Paul Renvoisé, rencontrés à l'école 42, pour fonder Recast.AI, et ainsi fournir une technologie de compréhension de langage naturel (grâce au deep learning), portée par une communauté de développeurs via une plateforme collaborative.

Disponibles 24h sur 24 et 7 jours sur 7, parlant toutes les langues et s'intégrant dans tous les canaux de communication, les chatbots ont notamment pour fonction de permettre aux entreprises d'automatiser une partie de leur support client. Ainsi libérés des tâches répétitives, les agents peuvent se concentrer sur des tâches à plus haute valeur ajoutée, comme le suivi personnalisé ou la vente.

recast

Un an après sa création, c'est son arrivée malgré elle sur Product Hunt, une plateforme de promotion de produit basée sur la suggestion, qui fait décoller Recast.AI. La jeune pousse y récolte ses 1 000 premiers utilisateurs, 2 mois après le lancement de sa beta. 

Un utilisateur a découvert Recast.AI quatre jours avant le lancement et l'a posté sur Product Hunt : succès immédiat ! La nuit à été courte, mais ce fut le début d'un période de forte croissance pour Recast.AI "

Patrick Joubert, cofondateur et CEO de Recast.AI

S'en suit une série de petites victoires pour la jeune pousse, à commencer par la première édition de Viva Technology, en juin 2016, ou elle remporte le concours Publicis90, parmi 4500 startups. Dans le même temps, elle lève 2 millions d'euros, dont la moitié auprès de business angels, 800 000 euros de la BPI et 200 000 de Publicis90. 

Equipe recast.2

Une évolution qui lui permet de lancer, en 2017, sa propre plateforme de création de bots grand public, qui inclut tous les outils nécessaires à la création de bots, de l'entraînement de notre technologie de langage naturel à l'intégration du bot sur des canaux comme Messenger, Slack, Skype, ou encore Kik. Mais c'est aussi l'année du partenariat avec Microsoft : la firme de Redmond la choisit en tant que startup leader de son programme d'intelligence artificielle, l'AI Factory, à Station F.

Envol outre-Atlantique

Gestion de comptes et d'informations personnelles, téléchargement de factures, suivi de colis... Recast.AI travaille aujourd'hui avec plus de 15 clients grands comptes, dont Bouygues Telecom, EDF, ENGIE, Groupe Mutuel, IMA, SFR et SNCF Transilien. Fort de ce succès, l'équipe de 22 personnes totalise aujourd'hui près de 20 000 développeurs qui ont créé plus de 50 000 bots sur leur plateforme collaborative. 

visuel recast

Mais la jeune pousse ne compte pas s'arrêter là : elle a annoncé lundi l'envol de son équipe de l'autre côté de l'Atlantique pour amorcer son prochain objectif : établir Recast.AI en tant qu'acteur mondial de l'automatisation de la relation client via les bots. "L'objectif est à la fois de lier des partenariats stratégiques avec des grands acteurs de l’univers tech, et de développer l’offre Recast.AI dans le marché américain, avec une attention particulière portée aux opérateurs télécom" précise Patrick Joubert. Et pour cela, quel autre écosystème que celui de la Silicon Valley ?