Un peu plus de six mois après avoir été condamnée pour exercice illégal de l'activité de taxi, la startup française Heetch est parvenue à convaincre Félix Capital, Alven et Via ID avec deux nouvelles offres.

Coup de théâtre ! Après avoir été condamné le 2 mars dernier pour exercice illégal de l'activité de taxi - la startup a dû verser 441 000 euros aux chauffeurs de taxis en réparation du préjudice moral causé par leur service de transport entre particuliers, auxquels s’ajoutent 91 000 euros pour leurs frais de justice - Heetch annonce ce mercredi avoir bouclé un tour de table de 10 millions d'euros auprès de Félix Capital, Alven et Via ID.

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Cette levée doit permettre à la startup de renforcer ses équipes avec le recrutement d'une vingtaine de développeurs notamment. Elle doit également servir à l'ouverture de nouvelles villes, au premier rang desquelles Londres, pour développer le service d'Heetch à l'international, en parallèle de son expansion en France. La jeune pousse, qui revendique aujourd'hui 70 000 trajets par semaine, espère atteindre les 300 000 trajets d'ici la fin 2019, dont la moitié en France. "Ce qui ferait de Heetch le Lyft européen", souligne malicieusement l'entreprise.

" Il est nécessaire de construire un cadre
permettant l’essor du transport occasionnel entre particuliers
là où les transports en commun
et l’offre professionnelle sont insuffisants "

Heetch

Privée de son service phare de transport entre particuliers, la startup s'est réinventée autour de deux services : "La Base", solution de covoiturage nocturne courte distance destinée aux jeunes et "Le Pro", une offre VTC avec l'une des commissions les plus basses du marché (15%). "Notre ADN est très différent des services existants, argue Teddy Pellerin, cofondateur de Heetch. Là où les plateformes de VTC classiques proposent une expérience uniforme, nous souhaitons au contraire proposer une expérience unique à chaque trajet. Nous souhaitons rendre la nuit et la mobilité plus humaine, conviviale, accessible. C’est pourquoi nous continuons d’appliquer les recettes qui ont fait notre succès : sur Heetch, on monte à l’avant, tout le monde se tutoie."

D'autre part, les fondateurs d'Heetch continuent à militer pour un changement de réglementation du secteur. "Heetch espère donc profiter des Assises de la Mobilité pour participer à la co-construction, avec toutes les parties prenantes, d’un cadre sain permettant le développement de la mobilité partagée mais aussi des acteurs traditionnels", plaide la startup, qui souligne que les solutions traditionnelles de mobilité ne permettent pas actuellement de répondre à un certain nombre de situations non conventionnelles, comme la mobilité nocturne, de banlieue à banlieue ou en zone rurale.