Premier épisode de notre série de l'été : "Ma startup sur les marchés de France"[hr]

Réveil, 5h30.

Première prise de quart dans ce tour de France des marchés! Me voilà embarqué dans l'aventure entrepreneuriale de ma courte existence. Monter sa boîte, en vivre, se faire connaître, vendre, combler ses clients, répondre a leurs attentes, sont autant d'objectifs que je me suis fixé et pour l'instant ça marche. A petite échelle, certes, mais tout vient à point à qui sait attendre. Vous passants et badauds, vous vous dites sans doute qu’il faut être fou pour choisir d’aller faire les marchés de vos vacances tous les matins pour vendre… Sans doute ! Mais la saveur des matins comme la promiscuité des camelots des marchés de France m’attiraient plus que jamais. Et puis, finalement, les cours que j’ai reçu à mon école de commerce ne m’ont-ils pas autant formé à vendre dans la place de marché d’une grande banque, que sur le marché, le vrai ?

Mon étape du jour est le charmant village de La Couarde, situé sur l’île de Ré. Une chose est sûre, si apparemment on n’est pas bien sûr de l’origine du nom, en bon entrepreneur, mon premier réflexe est de penser à un défaut que je repousse de toutes mes forces : la couardise. Vous savez, cette crainte viscérale qui vous prend aux tripes quand vous décidez de lancer votre entreprise, au lieu d’aller tranquillement ranger ses rêves derrière un bureau de salarié et les attentes d’un supérieur... Seulement au lieu de tenter de réaliser mon rêve en bon utopiste, j’aurais peut-être du y penser à deux fois. Au marché de la Couarde, j’allais en effet vivre l’une de mes pires journées de l’été !

Tout s'annonçait pourtant parfaitement bien quand on m'a annoncé que l'on me plaçait dans le centre du marché en face de l'église et dans la zone dite "premium". Oh joie ! Une zone « premium », c’est forcément la place du chiffre d’affaires assuré ! Au final rien d'exceptionnel. Un peu déçu, les idées noires m’envahissent et c’est la première fois que je me pose des questions sur la viabilité de mon projet... Heureusement je ne me retrouve pas à coté des fruits et légumes de Liliane, mais a coté des bijoux de Marie, une Rétaise depuis sept ans et à l'énergie débordante. Son sourire aux passants me redonne un peu confiance. Elle a un sacré courage aussi, Marie. Elle confectionne ses propres bijoux et ça marche pas mal !

J’ai beau me concentrer sur mon activité et m’inspirer de l’énergie de ma voisine, je ne peux contenir le découragement qui m’envahit de nouveau. Pire, c’est carrément le doute qui m’assaille. Car l'île de Ré devait être une étape phare pour moi. Ce marché devait être l’endroit parfait pour rencontrer et susciter le coup de foudre auprès de ma future clientèle ! L’île de Ré, ses familles traditionnelles paisibles, son goût pour l’art, mais aussi son insularité en forme d’appel au voyage... J’aurais pu en faire ma capitale, ma borne, mon repère. Mais rien de tout cela. Une journée entière démarrée à 5h30 du matin pour une bien maigre rentrée d’argent... Ce n'est pas aujourd'hui que ma start-up décollera. Mais bientôt, j’en suis sûr… rendez-vous à la prochaine escale !

@EdouarddOrmoy, fondateur de CY-Belts

To be continued : EPISODE 2 - Ars en Ré : En attendant Lionel Jospin...

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[Série de l'été] Préambule: ma startup à la conquête du monde via la place du marché