Lancé en janvier 2010 par Jérôme Traisnel (CEO), et Jean-Louis Hoenen (CTO), SlimPay a réussi à s’imposer dans le paysage, très conservateur, bancaire français. Avec 2,4 milliards d’euros processés en 2014, la startup spécialisée dans le paiement en ligne sans carte bancaire, est en pleine ascension. Retour, avec ses fondateurs, sur les raisons de cette success story...


Le lancement de SlimPay vient, avant tout, d’une opportunité dénichée par ses fondateurs il y a 5 ans. Avec l'ouverture de la zone SEPA (34 pays européens) qui augurait une uniformisation des normes bancaires et faciliterait grandement les paiements transfrontaliers à l'échelle européenne, Jérôme Traisnel et Jean-Louis Hoenen flairent la bonne affaire. Le secteur bancaire, très peu investi par les startups à l’époque, était archaïque et nécessitait une solution adaptée aux paiements récurrents. Ainsi début 2010, après plusieurs mois de développement, une solution de paiement 100% online et mieux sécurisée qu’un paiement par carte bancaire sortait sur le marché.

Un développement fulgurant pour le secteur bancaire

En 5 ans, nous nous sommes développés rapidement. Les 2 premières années ont été dédiées à l'obtention de l'agrément bancaire européen ainsi qu'à la construction de l'infrastructure et du socle technologique de l'offre SlimPay. Les 2 dernières années ont vu les débuts de notre développement commercial qui nous a permis de conquérir plus de 2 000 clients." indique Jérôme Traisnel

A y regarder de plus près, le plus impressionnant dans l’histoire de SlimPay reste son expansion rapide sur un secteur ultra verrouillé et réputé hermétique au changement. Selon Jérôme Traisnel, le point de départ de ce développement a sans nul doute été l’obtention du trophée 2012 "Solution bancaire innovante". « Cela a permis de crédibiliser notre offre auprès des premiers grands acteurs qui nous ont fait confiance. Dans l'ordre, SANEF, SFR et Deezer en 2012. » Début 2013, EDF choisit SlimPay pour la gestion de ses e-mandats et fin 2013, la startup atteint la profitabilité. En 2014, SlimPay conclue un partenariat avec Ingenico (Ogone), et en 2015, obtient de gérer intégralement l'offre d'abonnement d'iDTGV.

A relire : Décryptage des nouveaux usages que provoque le secteur du Paiement Mobile

Voir "trop grand" peut avoir du bon

"Je me souviens que lorsqu'EDF nous a appelé, nous étions réticent à travailler pour un "trop gros" client. Nous avons du camper fermement sur nos positions notamment en termes de personnalisation demandée. Ces entreprises ont tendance à imposer leurs exigences aux startups, et cela peut potentiellement être risqué pour des jeunes entreprises. En revanche, il s'avère que c'est un client qui nous a fait grandir et contribue largement au succès de SlimPay aujourd'hui." Se rappelle Jérôme Traisnel

Selon le CEO de l’entreprise, faire du business avec des grands groupes peut être un formidable accélérateur, mais il faut toutefois être vigilant sur ces opportunités. Les grandes entreprises peuvent avoir tendance à confondre achat de software et mode SaaS. Avancer en prenant des risques avec des grands groupes oui, mais tout en fixant certaines limites à ne pas dépasser.

Avec 32 salariés, et un objectif de chiffre d’affaires multiplié par 2 d’ici la fin de l’année (NDLR : SlimPay ne communique pas sur le montant de son CA) l'entreprise a de beaux projets en perspective. Notamment, l’ouverture de bureaux commerciaux dans plusieurs pays européens dont l’Allemagne et l’Espagne. Rendez-vous dans quelques années donc, lorsque la startup sera devenu un acteur de poids dans l’univers bancaire européen, voire mondial…