Chaque année, Atomico publie son fameux rapport State of European Tech sur les performances de la tech européenne. Le président de la République, Emmanuel Macron, va profiter de l’occasion pour dévoiler sa propre vision de l’avenir de cet écosystème européen si particulier dont il s’est fait l’un des chantres depuis 2017, jusqu’à voir sa formule de « startup nation » souvent détournée et moquée. Cette prise de parole interviendra dans le cadre d’un échange vidéo enregistré avec Niklas Zennström, fondateur d’Atomico et co-fondateur de Skype, qui sera diffusé ce mardi 8 décembre à 17h. Maddyness peut d’ores et déjà vous dévoiler les grandes lignes de sa présentation, selon l’entourage du Président de la République.
La régulation des GAFA, un projet enfin porté par l’Europe
Depuis son arrivée à la tête de l’État, Emmanuel Macron a toujours soutenu l’entrepreneuriat et la tech. Au cours de l’entretien donné à Niklas Zennström, le Président reviendra donc sur ce qui constitue les deux piliers de sa politique technologique depuis 2017, explique un proche de l’Elysée, à savoir « la régulation et l’émergence de leaders européens ». Vent debout pour faire payer les GAFAM, avec la taxe que Bercy commence à collecter, le gouvernement français tente depuis trois ans de convaincre ses voisins de le suivre dans cette bataille. La signature de l’Appel Tech for Good lancé en 2018 par plusieurs dizaines de structures (entreprises, associations, ONG) et la présentation le 15 décembre prochain des très attendus Digital Services Act et Digital Market Act, sont plutôt de bon augure pour Emmanuel Macron. Si cette approche vise à davantage sécuriser les utilisateurs·rices, elle n’est clairement pas un moteur pour faire émerger des leaders européens.
Mi-septembre, Emmanuel Macron concédait ainsi que « la bataille du cloud était perdue ». Il n’imagine pas revivre une telle défaite. Les États-Unis ont les GAFA, les Chinois les BATX, l’Europe doit-elle se contenter de licornes et de scale-ups ?
Il est temps de passer à l’échelle
Le message porté par Macron avec cette interview est donc un appel à agir. « Il faut donner une impulsion et la France souvent été précurseur dans les politiques publiques à pousser au niveau européen » , souligne l’entourage du Président. Le FrenchTech Bridge aurait ainsi inspiré nos voisins britanniques, allemands et hollandais.
Mais c’est surtout une initiative comme le rapport Tibi qu’Emmanuel Macron souhaite voir éclore à l’échelle européenne afin de financer les opérations late-stage. Après plusieurs mois de discussion, le gouvernement a, en effet, réussi à récolter une enveloppe de 6 milliards d’euros apportés par de grands groupes d’assurance et le capital-risque pour investir dans les startups. L’autre point à régler pour faciliter le développement d’un marché tech européen est la réduction des « frottements réglementaires afin de créer un marché unique de la tech beaucoup plus fluide » . L’ouverture du BSPCE aux startups étrangères est un premier pas dans ce sens. Pour que cette ouverture soit effective, il faut qu’elle s’adresse à tous les secteurs frappés par la tech : la santé, l’agriculture…