Thibaut Caoudal, alors directeur commercial de la Crème de la Crème, n’en pouvait plus de l’enfer que représentait la gestion de contrat dans son métier. Il vivait au quotidien la galère des échanges de fichiers words dans des boucles de mails de dix personnes qui lui faisaient perdre un temps précieux. C’est de cette lassitude qu’il a eu l’idée de Leeway, co-fondée avec Antoine Fabre et Sébastien Decrême en 2019. Pour en finir avec ces tâches chronophages et fastidieuses, ils ont créé cette plateforme Saas pour faciliter la gestion de contrat et gérer efficacement l’ensemble de son cycle de vie : de la génération jusqu’au suivi, en passant par la négociation et la signature. En six mois de commercialisation, l’entreprise a trouvé son public — une trentaine d’entreprises clientes, 500 utilisateurs hebdomadaires et plus de 10 000 contrats créés sur leur plateforme. — et annonce aujourd’hui une levée de fonds de 4,2 millions de dollars pour entamer son expansion à l’international notamment.
« Le marché de la gestion de contrats est encore très poussiéreux et les départements juridique des entreprises sont parmi les derniers à ne pas être digitalisés » , constate Antoine Fabre, cofondateur de la plateforme. « Pendant quelques mois, nous avons donc créé une première version bêta à disposition de cinq ou six entreprises parmi lesquelles l’Ifop, Cheerz et Leetchi pour qu’elles nous fassent leurs retours » . Cette expérience, couplée à la rencontre d’une centaine de services juridiques pour recueillir leurs besoins, a finalement donné naissance à la version commercialisable de Leeway, disponible depuis septembre 2020.
Des clients comme Voodoo, l’Ifop, Evaneos et Dreem
« L’idée est simple mais inédite : proposer une plateforme où les entreprises puissent centraliser et gérer leurs contrats de A à Z, et cela sans export, qui sont autant de risques de fuites de données » , résume Antoine Fabre. La jeune pousse affirme que son outil permet de faire des négociations trois fois plus rapidement et qu’il réduit le risque d’erreurs de 90%. Le concept séduit : « Nous avons connu une traction assez folle en signant avec de belles sociétés comme Voodoo, Evaneos, Fitness Park ou Dreem… C’est d’ailleurs ce qui nous amène en ce début d’année 2021 à faire une levée de fonds plus tôt que prévu« .
Sélectionnée parmi les « Future 40 » – le groupe des 40 startups les plus prometteuses de Station F – et vainqueur du prix Next Innov 2020, l’entreprise s’est entourée, pour cette levée en Seed, du fonds HenQ, basé à Amsterdam, et de Kima Ventures, le véhicule en amorçage de Xavier Niel. Plusieurs business angels de la tech prennent aussi part à l’aventure, comme Nicolas Dessaigne, fondateur d’Algolia, Renaud Visage, cofondateur d’Eventbrite, Gilles Bertaux, fondateur et CEO de Livestorm, les quatre cofondateurs de MeilleursAgents et Raphael Vullierme, cofondateur et CEO de Luko.