14 octobre 2021
14 octobre 2021
Temps de lecture : 4 minutes
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OVHcloud : les attentes autour de son introduction en Bourse

Basée à Roubaix (Nord), l'expert de l'hébergement web OVHcloud a fait son entrée en Bourse à Paris ce vendredi 15 octobre 2021. Voici pourquoi l'écosystème tech français a placé d'énormes attentes dans cette opération.
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Le grand jour est (presque) arrivé. Ce vendredi 15 octobre 2021, le groupe français OVHcloud, fournisseur de services cloud et hébergeur, a fait son entrée à la Bourse de Paris, 22 ans après sa création. Dans la tech française, les opérations de ce genre se multiplient même si les ambitions ne se valent pas toutes. Si le spécialiste des énergies renouvelables Entech cherchait à lever 23 millions d'euros, la scaleup de l'industrie musicale Believe avait pour objectif de collecter entre 500 et 700 millions d'euros.

Un prix par action en bas de fourchette

OVHcloud a fixé à 18,50 euros le prix par action, le bas de la fourchette initiale. De quoi valoriser le groupe à 3,5 milliards d'euros environ. Le premier fournisseur européen de services d'informatique dématérialisée avait fixé le 5 octobre une fourchette indicative comprise entre 18,50 et 20 euros, qui faisait ressortir une valorisation comprise entre 3,501 milliards et 3,737 milliards d'euros. "La fourchette de prix est estimée sur la base d'un road show avec des investisseurs pour préparer l'IPO. En fonction, ils calibrent. Ce n'est pas forcément négatif. Au contraire : si la réaction du marché est plus en ligne avec les attentes des banquiers, ce sera un signe de maturité du marché. Sans énorme décote, ce sera positif" , explique à Maddyness Joy Sioufi, partner France au sein de la banque d'affaires internationale GP Bulhound.

Cette opération n'est pas tant un enjeu pour l'entreprise en elle-même que pour l'écosystème dans sa globalité. Elle devra répondre aux attentes placées, jusqu'aux plus hautes sphères politiques, qui n'ont cessé de défendre OVHcloud à l'occasion de l'incendie et de la panne vécus ces six derniers mois. Il faut se souvenir de l'introduction en Bourse de Believe, une autre entreprise du Next 40, en juin dernier. Son PDG avait estimé que son entreprise avait essuyé les plâtres, alors que le cours de l'action avait chuté de 17,69 % par rapport au prix d'introduction attendu. Octave Klaba espère certainement ne pas subir les mêmes désagréments.

"Il faut dissocier l'opération du stress et de la pression mise par l'écosystème et les politiques. In fine, OVHcloud va recevoir ses 350 millions peu ou prou. Il n'y aura pas un changement majeur. Mais il y a deux messages pour Cédric O [le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, N.D.L.R.] et l'écosystème : l'IPO est un exit potentiel pour les startups de la French Tech, et il n'y a pas besoin de délocaliser la gouvernance aux États-Unis" , prévient Joy Sioufi.

Et comme prévu, Cédric O s'est fendu d'un message sur Twitter 30 minutes après la cotation d'OVHcloud, félicitant l'entreprise et ses dirigeants.

Pour le banquier d'affaires, il ne faut pas effectuer de parallèle avec les mésaventures qu'a connues Believe. "Ce sont deux activités distinctes et deux potentiels de marché très différents. Il ne faut pas juger OVH via l'opportunité de l'IPO. Sur Euronext, on reste dans une phase d'apprentissage vis-à-vis de la tech et du numérique. Les investisseurs sont moins avisés qu'aux États-Unis. Ils vont regarder le profil de croissance sur les prochaines années, plus élevé que la croissance affichée ces trois dernières années, et le déploiement aux États-Unis. Believe est, elle, davantage scrutée sur ses acquisitions." Pour mémoire, OVHcloud expliquait dans le document d'enregistrement émis par l'Autorité des marchés financiers (AMF) tabler sur "un taux de croissance organique du chiffre d’affaires de 25 % à l’horizon 2025". Rendez-vous et pris et ça commence ce 15 octobre.

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