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PariSanté Campus

Voulu par le gouvernement suite à la crise du Covid-19, PariSanté Campus a pour but de stimuler l’innovation française en matière de santé numérique. La structure hébergera plus de 50 startups, qui recevront un accompagnement personnalisé et jouiront d’opportunités de collaboration avec des acteurs publics et privés. Reportage.
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Republication du 3 mars 2022

C’est une part de la réponse gouvernementale à la crise du Covid-19. PariSanté Campus a été inauguré par le Premier ministre, Jean Castex, le 14 décembre 2021. Ce lieu, situé dans le XVe arrondissement de Paris, a vocation à fédérer l’écosystème tech dans le but de stimuler l’innovation numérique en matière de santé. "Outils pour la vaccination, pass sanitaire, télémédecine… Cette crise sanitaire a mis en avant la façon dont le numérique permet de donner des solutions rapides" , relève auprès de Maddyness Antoine Tesnière, médecin et directeur général de PariSanté Campus.

Dans un bâtiment rénové, les bureaux à disposition des startups donnent sur une agora devant favoriser l’échange entre elles. "32 ont déjà été intégrées et bénéficient des 20 000 mètres carrés du lieu" , indique Antoine Tesnière, précisant que le projet va s’étendre à l’hôpital d'instruction des armées (HIA) du Val-de-Grâce pour une superficie totale de 70 000 mètres carrés à terme.

La structure est née d’une volonté commune de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), de l’université Paris Sciences & Lettres (PSL), du Health Data Hub et de l’Agence du numérique en santé. Dotée d’un budget de 45 millions d’euros, issu du plan de relance annoncé par l’exécutif suite à la crise du Covid-19, elle développera, dans un premier temps, quatre axes stratégiques : l’intelligence artificielle en santé, l’imagerie, la modélisation numérique ainsi que les enjeux socio-économiques des données de santé.

Afin d’enrichir la panoplie de startups hébergées, PariSanté Campus s’apprête à lancer un nouvel appel à candidatures. Une vingtaine de places supplémentaires vont ainsi s’ouvrir. "Nous sélectionnerons les startups en fonction de la pertinence au vu des interactions potentielles avec les acteurs déjà présents" , expose Antoine Tesnière, expliquant que le campus offre des formations et des expertises – notamment scientifiques – à destination des entreprises.

Lors d’un reportage sur place, Maddyness a échangé avec deux MedTech qui ont investi les lieux, H4D et Avatar Medical. Elles expliquent en quoi leur solution contribue à l’amélioration du système de soins, ainsi que les raisons pour lesquelles elles ont voulu rejoindre PariSanté Campus.

H4D conçoit des cabines connectées pour optimiser la téléconsultation

  • Fondée par Franck Baudino, médecin ayant exercé dans divers pays – notamment africains –, H4D a vu le jour pour répondre à la problématique de l’accès au soin, autant en France – avant tout en zones rurales – qu’à l’étranger.
  • Il a conçu une cabine de téléconsultation connectée dans le but de permettre à des médecins spécifiquement formés de guider et suivre des patients à distance.
  • Otoscope, tensiomètre, stéthoscope… Les instruments nécessaires à un examen médical sont disponibles et les mesures parviennent directement au praticien. Les données de santé sont chiffrées et stockées dans des serveurs agréés à cette fin.
  • La cabine de H4D, "seul dispositif de téléconsultation certifié classe II en Europe" selon Franck Baudino, a déjà été déployée dans une centaine de lieux en France. La startup opère aussi dans quelques endroits en Italie, au Portugal et en Estonie.
  • L’Aixoise dit trouver dans PariSanté Campus "un espace de travail, de réflexion et d’échange" . Franck Baudino raconte ainsi avoir rencontré, "dès le premier jour, un chercheur travaillant sur les nouvelles technologies d’analyse médicale avec lequel un projet de recherche commun pourrait être lancé" dans les prochains mois.

Avatar Medical met la réalité virtuelle au service de la chirurgie

  • Spin-off des Instituts Pasteur et Curie, Avatar Medical s’est donné pour mission de "repositionner l’image au cœur de la prise en charge du patient" . Une pratique dont l’avantage premier est de permettre au chirurgien de mieux anticiper une opération.
  • La jeune pousse a, pour ce faire, recours à la réalité virtuelle. À l’aide d’un casque et de manettes similaires à celles de jeux vidéo, sa solution permet aux chirurgiens de "se promener dans les plans de l’espace et visualiser les structures d’intérêt" – os, vaisseaux, tumeurs, etc. – selon Fabien Reyal, directeur médical de la société.
  • Avatar Medical avance notamment que sa solution "réduit par quatre le temps nécessaire à la pré-programmation d’une chirurgie" et offre "un gain de temps lors de l’opération" du fait de "gestes plus directs et sûrs" de la part du chirurgien.
  • Alors qu’elle a noué cinq premiers partenariats avec des groupes de chirurgiens en France, la jeune pousse a aussi lancé ses opérations en Suisse et aux États-Unis.
  • La société parisienne dit avoir "réalisé un benchmark des différents endroits" qui pourraient l’accueillir. Avec PariSanté Campus, elle avance "rester proche de [ses] partenaires historiques" – les acteurs institutionnels – et voir des opportunités de collaboration. "À notre arrivée, nous étions cinq startups à avoir envie d’explorer la possibilité de connexions entre nous" , salue Élodie Brient-Litzler, sa directrice des opérations.
Article écrit par Arthur Le Denn
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