Créé en 2000 en Normandie, NCI (Normandie Capital Investissement) a deux activités distinctes. Une activité historique de fonds pour financer le développement et la transmission de PME en région et depuis 2005, une activité de capital-innovation. C’est pour faire le point sur cette seconde activité que Maddyness a rencontré Yves Guiol, qui, après plusieurs années d’investissement et d’accompagnement des dirigeants des portefeuilles, a pris la direction du capital innovation et structuré un dispositif global d’accélération pour les startups.
Des racines normandes et des ambitions nationales
NCI en est aujourd’hui à sa quatrième génération de fonds de capital-innovation Jusqu’en 2018, au lancement du fonds de troisième génération, NCI Waterstart, 80 % des investissements se faisaient dans la région normande. Aujourd’hui totalement investi, le fonds NCI Waterstart a un portefeuille composé à 70 % d’entreprises parisiennes, et seul un tiers de souscripteurs normands. Un changement de braquet important, initié par Yves Guiol, qui, à ce moment-là, a pris la tête de l’activité capital-innovation.
Avec des bureaux à Paris, Rouen, Lille, Rennes et Lyon, NCI porte fièrement son ancrage régional. NCI Waterstart investit en post-amorçage pour accélérer le développement commercial des startups, soit aux tours de seed avec des business angels soit sur des séries A. Au total, ce fonds généraliste de 39 millions d’euros, a investi dans 40 startups entre mars 2018 et septembre 2021. Les tickets moyens sont de 800.000 euros pour des entreprises générant un chiffre d’affaires d’environ un million d’euros. Dernier financement en date, NCI Waterstart a participé au nouveau tour de table de Poiscaille, une startup qui œuvre à rendre la pêche plus durable. Une première sortie a été réalisée en début d’année avec iFollow.
D’un fonds généraliste à un fonds thématique
Aujourd’hui, NCI prend un nouveau tournant stratégique en lançant son quatrième fonds de capital-innovation, NCITY, un fonds dont la thématique est la Ville de demain. Les segments concernées sont la ConTech, la Proptech, l’Energie, la Mobilité terrestre et la Smart City. NCI y voit une véritable opportunité : « C’est une industrie qui a très peu innové ces dernières années et le marché domestique a un potentiel énorme », commente Yves Guiol.
La Proptech est apparue comme une évidence pour NCI. « C’est un choix radical mais c’était de fait le secteur le plus représenté dans NCI Waterstart », analyse Yves Guiol. Un fait qui, selon lui, n’est pas dû au hasard : « Nous nous différencions par notre fort ADN régional et l’Immobilier est le secteur le plus régionalisé dans ses débouchés commerciaux en France. Les décisions d’achats sont décentralisées et les startups de la Proptech comptent beaucoup d’ETI régionales parmi leurs clients ».
Un autre élément qui a guidé NCI vers ce choix thématique est la nature des Limited Partners. La majorité sont des caisses régionales de banque et d’assurance et ont, pour beaucoup, des activités corporate dans l’immobilier via des foncières ou des activités de promotion immobilière. « L’immobilier est le seul secteur où il peut y avoir des synergies opérationnelles entre nos startups et nos investisseurs. Les Limited Partners peuvent devenir clients et ce sont également des prescripteurs au cœur du réacteur de l’industrie immobilière. Nous sommes par ailleurs en train de réunir un important collectif de dirigeants dans l’immobilier parmi les souscripteurs de NCITY », détaille Yves Guiol.
L’ambition de devenir un acteur majeur de la Proptech française
L’ambition est forte : « Nous voulons devenir le leader français de la Proptech et un investisseur territorial de référence dans des startups de l’énergie, de la mobilité et de la smartcity », affirme Yves Guiol. Suite à ce choix thématique, Yves Guiol a musclé son équipe en recrutant un expert de la Proptech, Jérôme Revy, un entrepreneur du secteur et organisateur du salon Rent. Côté opérationnel, Baptiste Janique, entrepreneur et intrapreneur, dirige l’accélérateur et aide les startups à se structurer grâce à un réseau d’experts et de partenaires.
NCITY vient de commencer sa levée de fonds et vise une taille cible de 60 millions d’euros. Les premiers investissements devraient être annoncés dans les prochaines semaines. Le fonds investira jusqu’à la série B des tickets entre 500.000 et 4 millions d’euros dans des entreprises françaises réalisant entre 300.000 et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires.
NCITY sera Article 8 SFDR, c’est à dire qu’au sens de la réglementation européenne, il respecte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, sans pour autant s’interdire d’investir dans des projets qui ne sont pas considérés comme des projets à impact. Le fonds prévoit aussi de mettre l’accent sur l’impact climatique, en fixant un objectif de 300.000 tonnes de CO2 évitées dans les dossiers à impact.