L'IA générative au service de la défense

Les années 2022 et 2023 resteront marquées par la guerre en Ukraine et la montée en puissance de l’IA générative. Deux sujets, à première vue sans rapport, mais qui trouvent un point de convergence dans la solution développée par Comand AI. " La guerre moderne, comme l’a montré le conflit ukrainien, se caractérise par une fréquence toujours plus élevée d’actions à coordonner et contrer dans l’ensemble des domaines de lutte, requérant un changement radical d’approche. L’exemple de l’armée ukrainienne est à ce titre très parlant : elle s’est très vite adaptée en déployant des outils innovants, tels que le “Uber de l’artillerie”, GIS Arta, lui permettant de décupler la réactivité et la précision de ses opérations. Comand AI apporte une rupture de cette nature pour le commandement des opérations de défense ", analyse Loïc Mougeolle co-fondateur et CEO de Comand AI. 

Ce diplômé d’HEC et expert de la défense, a précédemment dirigé l'incubateur d’innovations de rupture de Naval Group. C’est en s’associant à Antoine Chassang, diplômé de Centrale Supelec, ancien de Snapchat et expert de l’IA, qu’il a imaginé Comand AI. Ils ambitionnent d’apporter aux forces armées françaises et alliées un avantage stratégique de nouvelle génération. " Le secteur défense avait certes commencé à rattraper son retard dans le numérique sur le secteur civil, mais cela se traduisait jusqu’à présent par un impact militaire incrémental. Les récents développements de l’IA générative nous permettent d’intégrer des flux d’information extrêmement variés et complexes afin de créer la surprise chez l’adversaire, et de réagir en temps réel face à des menaces non anticipées", décrypte Antoine Chassang, co-fondateur et CTO de Comand AI.

Comand AI est focalisé sur le point névralgique des opérations militaires : le commandement d’opérations de défense. “Notre solution génère en quelques minutes des plans d’opérations pertinents, là où aujourd’hui cela peut prendre plusieurs heures à plusieurs jours. Cela décuple la réactivité de nos utilisateurs en cas d’imprévu”, note Loïc Mougeolle.

Dans un premier temps, Comand AI se concentrera uniquement sur les forces armées.“Le marché accessible des systèmes de commandement d’opération défense, pour la France et ses alliés, représente 60 milliards de dollars par an. Nous voulons saisir une fraction de ce marché, avec un business model proche des éditeurs de logiciels dans le civil”, commente Loïc Mougeolle.

“Une fois la première verticale sur le secteur de la défense lancée, nous développerons une seconde verticale sécurité civile. Nous voyons de fortes synergies pour la protection d’infrastructure critiques ou d’événements de grande ampleur par exemple”, indique Loïc Mougeolle.

Un tour de table de 3 millions d’euros mené par Frst

Comand AI vient de réaliser un tour de pré-amorçage de 3 millions d’euros mené par Frst, avec la participation de Kima Ventures, Tiny VC et plusieurs business angels.

Cette levée de fonds servira prioritairement à constituer une équipe de 15 personnes avec des profils expérimentés en intelligence artificielle et en développement logiciel, mais également des experts métiers issus du secteur de la défense. Nous sommes en cours de réalisation de la première version de notre solution, et co-construisons l'outil avec nos utilisateurs”, partage Loïc Mougeolle. Le CEO espère la sortie d’une première version d'ici à la fin de l’année et la vente des premières licences au second semestre 2024.

“Le développement d’un tel outil nécessite des investissements conséquents. Le marché est en cours de mutation sur ce type de solution. À ma connaissance, aucun acteur européen n’a notre positionnement. Des leaders américains, à l’instar de Palantir, ont commencé à développer des solutions depuis quelques mois. Nous voulons être le Palantir européen !”, conclut Loïc Mougeolle.