Entre Devialet et l’Opéra national de Paris, c’est une histoire d’amour qui dure. Entamé en juin 2017, le partenariat entre le pensionnaire du French Tech 120 et l’institution culturelle, qui doit s’étaler sur une durée de dix ans, est à l’honneur pour cette rentrée 2023-2024. En effet, la marque française avait convié la presse ce mardi 12 septembre au matin au Palais Garnier, en plein cœur de la capitale, pour un événement mystérieux au cours duquel elle promettait de présenter un nouveau produit au «son (im)perméable».

Le produit en question, c’est la deuxième génération des écouteurs sans fil Gemini. Trois ans après une première version, qui s’était caractérisée par une réduction de bruit active de qualité, les ingénieurs de Devialet se sont creusés les méninges pour proposer une nouvelle paire d’écouteurs Gemini plus aboutie, «dont l’ergonomie, la qualité sonore et l’annulation des bruits environnants ont été poussées à l’extrême, le tout, dans un nouvel écrin, tel un véritable bijou», dixit la marque tricolore. Rien que ça.

Les Gemini II présentés au Palais Garnier

Pour présenter ces nouveaux écouteurs, Devialet a donc mis les petits plats dans les grands en proposant aux journalistes de déambuler dans les couloirs du Palais Garnier avec les Gemini II dans les oreilles. Dans ce parcours, qui permet d’apprécier la technologie d’annulation adaptative du bruit ambiant des nouveaux écouteurs, l’entreprise française s’est même payée le luxe de créer une sorte d’hallucination auditive en faisant jouer le bruit d’une fontaine par l’enceinte Phantom, qui a largement contribué à faire grandir la notoriété de la marque (les restaurants Big Mamma sont notamment équipés des enceintes Phantom). Devialet qui joue le Phantom de l’Opéra, c’est un joli clin d’œil au roman de Gaston Leroux publié il y a plus d’un siècle (1910).

Avec ce nouveau produit, Devialet étoffe son offre sur le segment du son haut de gamme, après avoir épaulé Huawei, son partenaire pour conquérir l’Asie, pour concevoir les FreeBuds Pro 2 l’an passé. Pour ce nouveau produit, qui se décline en trois versions (Matte Black, Iconic White et Opéra de Paris), Franck Lebouchard ne tarit pas d’éloge à son égard. «C’est un bijou de technologie. C’est la première fois que Devialet sort un produit aussi condensé et petit», se félicite le patron de la marque française.

Un prix de lancement à 399 euros

Ces nouveaux écouteurs, qui pèsent 6 g chacun, embarquent notamment trois micros de chaque côté, avec un capteur de voix à conduction osseuse pour restituer la voix de l’utilisateur ainsi qu’un capteur infrarouge pour «scanner» l’oreille et ainsi proposer un son qui soit le plus adapté possible à chacun. «Il n’y a pas deux oreilles humaines faites de la même façon», souligne Franck Lebouchard.

A noter que les Gemini II embarquent également une nouvelle fonctionnalité de réduction automatique du bruit du vent (Active Wind Reduction). Quant à l’autonomie, elle atteint jusqu’à 22h avec le boîtier de charge et jusqu’à 5h d’écoute sur une seule charge pour chaque écouteur. Toutefois, un tel produit a un coût non négligeable, puisqu’il faudra s’acquitter de 399 euros pour s’offrir la version Iconic White ou Matte Black, et 200 euros de plus pour la déclinaison Opéra de Paris, dotée d’un revêtement en or 22 carats.

50 millions d’euros levés en 2022

Pour Devialet, ces nouveaux écouteurs sont l’occasion de renforcer son statut de référence mondiale du son haut de gamme après s’être lancé l’an passé sur le marché des barres de son avec la Dione, proposée à 2 190 euros à son lancement. Mais au-delà de proposer des produits onéreux qui nécessitent plusieurs années de R&D, la marque française mise surtout sur le marché asiatique pour maintenir une croissance soutenue.

C’est d’ailleurs dans ce sens que l’entreprise tricolore a bouclé un tour de table de 50 millions d’euros en septembre 2022. En Asie, où les efforts sont concentrés sur la Chine, le Japon et la Corée du Sud, Devialet enregistre 40 % de ses ventes. Reste désormais à savoir si les écouteurs Gemini II parviendront à s’exporter avec succès à l’international, ou si l’entreprise française misera davantage sur des produits conçus en partenariat avec Huawei pour grignoter des parts de marché sur le continent asiatique.