En dépit d’un cycle de contraction des investissements en cours depuis près de deux ans, la Banque européenne d'investissement (BEI) demeure un pilier essentiel du paysage financier européen, jouant un rôle significatif dans la promotion de l'innovation et la transition écologique. C’est ce qu’ont affirmé Ambroise Fayllole, vice-président de la BEI et Jacques Darcy, directeur France du Fonds Européen d'Investissement (FEI), filiale du groupe dédiée aux PME, lors d’une conférence de presse ce jeudi 1er février.

"La Banque européenne d’investissement a enregistré un volume d’activité de financement sans précédent en 2023, atteignant 88 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne, malgré un contexte économique complexe. Parallèlement, le nombre de projets soutenus par la BEI s'est élevé à un total significatif de 900”, a assuré Ambroise Fayolle. “La France, quant à elle, voit le montant des financements qui lui ont été dédiés bondir de 16%.  Bénéficiant de 12 milliards d'euros d'investissements (10,6 milliards de la BEI et 1,4 milliards de la FEI), elle se positionne en deuxième place, illustrant l'impact substantiel de la BEI sur l'économie française”.

Transition et innovation particulièrement soutenues en France

Selon le vice-président de la BEI, une seconde caractéristique marquante de cette année 2023 mérite d’être soulignée : le type de projets financés. “Le cumul des prêts en faveur du changement climatique et de la préservation de l’environnement s'élève à 50 milliards d’euros, un volume en très forte augmentation, dépassant d’ores et déjà les objectifs que nous nous étions fixés. En effet, la part dédiée au climat devait représenter 50% des investissements en 2025, et nous franchissons dès 2023 la barre des 60%", a-t-il expliqué. 

Dans ce domaine, avec 64 % de son volume de prêts dédiés à l’action climatique et environnementale - soit  un investissement majeur de 6,9 milliards d'euro -, la France est en 2023 le premier pays bénéficiaire des financements de la BEI.  Des opérations significatives, telles que le financement de la gigafactory de batteries électriques automobiles d'AESC à Douai, à hauteur de 400 millions d’euros, illustrent l'engagement de la BEI.

La Greentech n’est pas le seul secteur soutenu par la BEI. Des medtechs telles que Safeheal, spécialisée dans le traitement post-opératoire du cancer du colon, ou Germitec, qui a développé une technologie de désinfection des sondes médicales par rayonnement ultraviolet pour réduire les risques d'infection, ont bénéficié des financements de la Banque européenne d’investissement.

Le FEI, un acteur discret au rôle central

Au cours de cette conférence, Jacques Darcy, directeur France du Fonds Européen d'Investissement (FEI), une branche de la BEI financée à hauteur de 60% par celle-ci, 30% par la Commission Européenne et 10% par des banques publiques, était également présent. Le FEI investit dans des fonds pour soutenir les PME et les startups, se positionnant ainsi de manière indirecte en tant que premier investisseur en capital-risque européen. Jacques Darcy a ainsi souligné le rôle central du fonds dans la stimulation de l'innovation en France : "En 2023, le volume de nos activités s’élève à 15 milliards d’euros, répartis sur 341 transactions qui, avec un effet de levier, ont permis de mobiliser 135 milliards d’euros. Avec 44 transactions totalisant 1,4 milliard d'euros, la France représente, de loin, le marché le plus important. Nous soutenons l’innovation à tous les stades, du laboratoire à des tours de financement plus considérables.”

À travers son activité de garantie, le FEI encourage notamment la prise de risque de ses partenaires bancaires ou des assureurs. "Un accord signé en 2023 avec le Crédit Agricole va permettre,  grâce à la garantie du FEI, de soutenir 1150 PME agricoles", a rappelé Jacques Darcy.

À l'approche des élections européennes, la BEI et le FEI veulent s’inscrire comme des acteurs clés du financement de l’innovation.