France Digitale continue de se renforcer pour améliorer son accompagnement auprès des entrepreneurs. En effet, l’association, qui a vu le jour en 2012 pour fédérer les startups et les investisseurs, annonce à Maddyness son rapprochement avec La Boussole des Entrepreneurs, une association qui vise à rassembler les différentes structures d’accompagnement de l’écosystème (incubateurs, accélérateurs…). Les deux structures évoquent un partenariat «exclusif et consolidé», de manière à multiplier les synergies entre elles.

Derrière ce rapprochement, l’idée est de mieux aiguiller les entrepreneurs alors que les structures d’accompagnement n’ont cessé de se multiplier au cours de la décennie écoulée. «L’écosystème doit être clarifié. Il faut aider les entrepreneurs à s’orienter», confirme Marjorie Pouzadoux, co-présidente de La Boussole, initiative lancée en 2018. Le rôle de cette dernière a été crucial dans l’Hexagone alors que le cabinet Roland Berger dénombrait plus de 2 600 structures d’accompagnement pour les startups en France en 2019, contre à peine 560 en 2009. Une hausse spectaculaire qui a même fait surgir le spectre d’une potentielle «incubaphobie» ou «accélérophobie».

«C’était le bon timing pour se rapprocher»

Dans ce contexte, La Boussole a permis aux entrepreneurs d’y voir un peu plus clair pour choisir le programme d’accompagnement le plus adapté à leurs problématiques et à leurs ambitions. Mais pour être plus visible au sein de l’écosystème, la structure a estimé que le temps était venu de travailler davantage en étroite collaboration avec France Digitale. «Il y a toujours eu des liens. L’objectif, c’est de passer ensemble une étape supérieure alors que l’écosystème d’accompagnement a atteint une forme de maturité», indique Marjorie Pouzadoux. «Nous apparaissons comme une brique complémentaire à France Digitale, qui dispose d’un réseau déjà conséquent de startups et d’investisseurs. Il y avait vraiment des synergies qui étaient nécessaires. La force de France Digitale est une richesse pour les entrepreneurs que nous accompagnons dans nos structures. Cela permet à des startups d’accéder à des réseaux que nous n’avions pas forcément», ajoute Feyrouz Tripotin, également co-présidente de La Boussole.

Pour Maya Noël, la directrice de France Digitale, ce rapprochement était naturel pour prolonger la mission de son association. «C’était le bon timing pour se rapprocher. Après avoir mis en lumière l’écosystème, notamment pour progresser au niveau du financement, l’étape d’après est d’accompagner la croissance des startups d’un point de vue humain et d’avoir une bonne force d’exécution. Les incubateurs et les accélérateurs ont été de vrais relais à l’échelle locale pour faire émerger les régions, et il faut continuer à les épauler», estime-t-elle. Avant d’ajouter : «Le métier d’accompagnateur d’entrepreneurs n’était peut-être pas aussi mature à l’époque pour s’intégrer à France Digitale. Maintenant, il y a une plus grande maturité. Il est donc logique de jouer collectif.»

Booster Day à Lyon le 19 mars

Après avoir noué un partenariat avec les organisateurs du CES de Las Vegas, France Digitale ajoute une corde supplémentaire à son arc pour agir comme un véritable catalyseur de l’écosystème. «Nous sommes une sorte de maison mère qui agit comme un tiers de tiers de confiance. L’idée est de coordonner l’écosystème de plus loin pour faire en sorte que tout le monde y trouve sa place par secteur et par métier. Nous voulons aussi créer des ponts à l’international, d’où ce partenariat avec le CES pour attirer des investisseurs américains en Europe par exemple. Il y a aussi des partenariats avec nos homologues européens, comme l’European Startup Network», rappelle Maya Noël.

Concernant le partenariat de France Digitale avec La Boussole, il se concrétisera dès le 19 mars prochain avec la tenue du Booster Day à Lyon pour réunir incubateurs, accélérateurs, Operating Partners de fonds d’investissement ou encore Community Builders, et ainsi leur distiller des bonnes pratiques dans un contexte actuel pas forcément évident à appréhender. «Le Booster Day est un moment clé», confirme Feyrouz Tripotin. Il s’agira de l’une des premières étapes mises en œuvre par les deux structures pour continuer à faire grandir un écosystème de l’accompagnement des startups en quête d’un nouveau souffle face au changement de paradigme du marché.