Comment les nouveaux entrants sur le marché de la Tech choisiront-ils leur futur poste ? La seconde édition de l’étude menée par Discurv pour Sopra Steria, publiée ce jeudi 12 décembre, livre les réponses de 3 200 jeunes diplômés de filières ingénierie, informatique ou nouvelles technologies. Ils ont entre 0 et 3 ans d’expérience et vivent en France, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Inde.
Parmi toutes ces nationalités, les jeunes Français se distinguent par l’importance qu’ils accordent au salaire : 61 % en font le tout premier critère de choix de leur prochain emploi, contre 47 % dans le reste des géographies. Mais ils sont aussi les seuls à placer la notion de sens au travail parmi leurs trois critères prioritaires.
Ils veulent tout, en somme ! Sauf peut-être la formation, qui n'apparaît pas comme un vecteur d’attractivité majeur pour les jeunes Français, alors qu’elle est positionnée dans le Top 3 des attentes au niveau des autres géographies. « Ils valorisent davantage l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, relève Jeanne-Elise Rossi, directrice de l’expérience collaborateur et candidat du Groupe Sopra Steria. C’est une demande qui était déjà présente l’année dernière mais qui a encore pris de l’ampleur. »
Un désir de frugalité
Mais revenons un instant sur la « quête de sens », derrière laquelle on peut mettre beaucoup de choses. « Pour les répondants de notre étude, et encore plus pour les étudiants de la Tech que nous interrogeons aussi dans un autre baromètre, le positionnement RSE de l’entreprise n’est même plus un critère de préférence, c’est un pré-requis, explique Jeanne-Elise Rossi. Ce n’est pas seulement ça qu’ils mettent derrière la “quête de sens”, mais plutôt d’avoir un impact positif sur la société au travers de missions engageantes, une faculté de travailler en autonomie, d’avoir des responsabilités, de savoir comment son poste s’articule avec le reste de l’entreprise… »
Les trois technologies les plus attractives en France sont l’IA, le Green IT et l’informatique quantique - dans cet ordre. Au niveau Monde, le tiercé diffère, avec le quantique, puis le Green IT et le Cloud. « Chez Sopra Steria, les jeunes consultants sont invités à aider nos clients à exploiter le potentiel de l’IA tout en s’interrogeant systématiquement sur les critères de durabilité de ces IA. Nous avons développé à ce sujet une offre de formation interne autour du numérique responsable et de la Green IT. Et dans les écoles Tech dans lesquelles nous intervenons, l’éthique comme l’environnement font également pleinement partie du programme. »
Le télétravail résiste - et avec énergie
Le télétravail est largement plébiscité : à hauteur de 2 ou 3 jours par semaine pour 85 % des personnes interrogées. « Ce chiffre intéressant vient confirmer que le 2/3 jours de télétravail semble s’imposer comme le bon équilibre, il vient nuancer la polarisation du débat actuel avec d’un côté des entreprises qui plébiscitent un retour complet au bureau, et de l’autre des jeunes talents qui voudraient bénéficier d’une plus grande flexibilité de travail, sans pour autant basculer vers du télétravail à temps plein. Une étude parallèle que nous menons auprès des étudiants montre que le télétravail s’intègre de plus en plus dans les mœurs et l’appréhension du télétravail diminue d’année en année (51 % d’entre eux, contre 57 % l’année passée). »
Deux chiffres, encore : le freelancing à court terme est considéré comme une option possible pour 81 % des jeunes diplômés (contre 69 % l’an dernier). Mais en parallèle, la notion de sécurité de l’emploi a gagné en importance, passant de 20 % à 27 % à l’échelle de l’Europe. Les crises géopolitiques et économiques sont passées par là… « Au vu des circonstances actuelles, les salariés ont tendance à se questionner davantage avant de changer d’emploi ou de modalité de travail. L’an dernier, il a été observé une baisse du turnover, tous secteurs confondus », conclut Jeanne-Elise Rossi.