Ornikar démarre l’année du bon pied. En effet, l’entreprise, spécialisée dans la formation à la conduite et la sensibilisation à la sécurité routière, annonce avoir dépassé les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ce dernier a progressé de 33 % en 2024, selon la société. En parallèle, elle annonce également avoir atteint l’équilibre financier sur son activité historique d’auto-école en ligne. Deux bonnes nouvelles qui doivent prochainement permettre à l’entreprise tricolore de devenir rentable de manière globale à l’issue de l’année 2025.
Cet accomplissement témoigne de la montée en puissance réalisée par Ornikar sur le plan business en sortie de pandémie de Covid-19. Alors que la société avait enregistré un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en 2019, elle a fait le dos rond pendant la crise sanitaire avant de repartir à l’offensive, notamment avec un tour de table de 100 millions d’euros en avril 2021.
40 % de part de marché sur le code de la route
Cette opération avait un but bien précis : partir à la conquête du marché de l’assurance automobile. Cette activité représente désormais 20 % des revenus d’Ornikar, avec 100 000 polices souscrites à ce jour et l’objectif de doubler ce chiffre au cours des deux prochaines années.
Concernant son activité d’auto-école, la société revendique 4,5 millions de clients depuis sa création en 2013, avec 700 000 clients actifs lors de l’année écoulée. Sur cette verticale d’apprentissage du code de la route, Ornikar assure détenir 40 % de part de marché en France.
Benjamin Gaignault investit dans des «mini-Ornikar» en Europe
Si l’essentiel des revenus de l’entreprise provient de cette activité, Benjamin Gaignault, cofondateur et président du conseil d’administration, estime qu’il était temps de diversifier le modèle de la startup. « On sort de notre crise d’ado et on rentre dans l’âge adulte. Nous avons changé de catégorie, les équipes se sont énormément seniorisées, nous ne sommes plus vraiment une startup comme on peut l’imaginer à proprement parler. Il faut se renouveler et nous allons donc nous lancer sur de nouveaux marchés », explique le dirigeant, qui a lâché les rênes opérationnelles de son entreprise pour les confier à Philippe Maso y Guell Rivet, ancien directeur général d’Aviva France, et ainsi se concentrer sur ce qu’il préfère : mettre sur orbite de nouveaux business. « J’apporte mes idées et mon ambition », ajoute l’entrepreneur.
Dans ce sens, Benjamin Gaignault n’hésite pas à mettre son activité de business angel au service d’Ornikar. En effet, il mise sur des startups, qu’il considère comme des « mini-Ornikar très early-stage », en Europe, notamment en Italie et aux Pays-Bas. « Il y a pas mal de projets qui ont émergé en Europe ces dernières années et nous avons besoin d’acheter des leaders. Investir dans ces pépites permet de mieux connaître de nouveaux marchés », explique le cofondateur de l’entreprise tricolore. Une manière pour lui de détecter les startups les plus prometteuses en Europe susceptibles de renforcer Ornikar. Après sa dernière levée de fonds en 2021, la société, qui compte 250 salariés, rêvait de se lancer aux États-Unis, au Brésil, en Inde ou encore au Japon, mais le retournement du marché dans la tech, où l’accent a été brutalement mis sur la rentabilité au détriment de l’hypercroissance, a poussé celle-ci à avancer avec prudence.
« La banque pourrait être un axe de développement assez évident pour Ornikar »
En attendant, Ornikar monte en puissance dans le B2B, en déployant une offre à destination des entreprises pour proposer des formations dédiées à la sécurité routière et à l’éco-conduite. La société estime qu’elle peut ainsi toucher un marché de 2,5 milliards d’euros avec son offre B2B. En parallèle, elle lance également une offre de stages de récupération de points et prépare de nouveaux produits d’assurance complémentaires, mais elle voit encore plus loin. « La banque pourrait être un axe de développement assez évident pour Ornikar. Il y a notamment la problématique du financement de la première voiture pour les jeunes conducteurs. A mes yeux, c’est le chaînon manquant dans l’accompagnement de la mobilité de la nouvelle génération », estime Benjamin Gaignault, qui a également lancé Skarlett, une marketplace pour redorer l'image du viager.
Sur un registre plus personnel, l’entrepreneur songe à créer une formation pour aider les Français à monter des entreprises. « Je ne suis pas là pour promettre ces formations ridicules pour devenir millionnaire qu’on peut voir sur LinkedIn ou ailleurs. Je préfère plutôt créer une école d’entrepreneuriat rapide, efficace et ultra-opérationnelle », assure-t-il. Bref, ce ne sont pas les idées qui manquent chez lui pour continuer à faire grandir Ornikar et la French Tech !