C'est officiel. Ynsect a été placé en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce d'Evry. Il s'agissait d'une demande de la part la startup, spécialiste de la production de protéines à base d'insectes. Plus précisément, l'entreprise a souhaité convertir sa procédure de sauvegarde en procédure de redressement judiciaire. Ce qui lui permet désormais de faire appel à des repreneurs potentiels.

En effet, contrairement à la sauvegarde, le redressement judiciaire permet d'envisager, dans un plan de cession, la cession totale ou partielle des actifs de l'entreprise. Ce qui semble inéluctable dans le cas d'Ynsect. L'entreprise est au bord de la cessation de paiements. Il ne lui reste que quelques semaines de trésorerie. Seule une reprise totale ou partielle de ses activités pourrait l'aider à se relancer. C'est pourquoi l'entreprise précise qu'elle est "plus que jamais en recherche active d’un ou plusieurs repreneurs dans le cadre d’un plan de cession. Les candidats repreneurs sont d’ores et déjà invités à se rapprocher de l’administrateur judiciaire". En l'occurrence, l'administrateur judiciaire est Hélène Bourbouloux, sacrée « meilleure administratrice judiciaire au monde » en 2024, et derrière les reprises d’Orpéa ou de Casino.  

Qui pour sauver Ynsect ?

Plusieurs noms ont été évoqués pour assurer la pérennité de l'entreprise. Selon Les Echos, Nestlé a manifesté un intérêt commercial pour l'entreprise. Tout comme l'autre géant de l'agroalimentaire Mars, intéressé selon l'Usine Nouvelle. Tous deux disposent d'activités "pet food", un segment au coeur de la stratégie d'Ynsect.

Selon nos informations, Bpifrance pourrait aussi remettre au pot, à condition de trouver un autre acteur. Nous parlions la semaine dernière d'un fonds singapourien qui pourrait avec elle partager le risque. A ce stade, Ynsect n'a reçu aucune offre de reprise.

Pour rappel, Ynsect a levé 600 millions d’euros depuis sa création, avec un dernier tour de table à 160 millions en avril 2023. Ce qui ne lui a pas permis de compenser la perte financière liée au retard de deux ans de la construction de son immense usine de Poulainville (Somme). Un retard dû notamment au Covid-19. En 2023, l’entreprise perdait 80 millions d’euros. Avec de potentielles offres de reprise, Ynsect pourrait retrouver un nouveau souffle. 200 emplois sont menacés.