«Est-ce que vous ça vous dirait de venir faire un max de thunes pour lutter ensemble contre la précarité ?» C’est de cette manière que Luc-Olivier Pieret, co-fondateur de Ramdam Social, a débuté son pitch face au jury de l’émission «Qui veut être mon associé ?». Si le concept, qui consiste à produire des produits de grande consommation (chips, cookies, serviettes hygiéniques...) dont les ventes servent à financer des dons pour les personnes démunies (repas, douche, protections périodiques…), a plutôt séduit les investisseurs, ces derniers n’ont pas hésité à bousculer les fondateurs de Ramdam Social durant leur passage, notamment quand les entrepreneurs ont commencé à sortir quelques chiffres.
En effet, alors que le pitch a été stoppé par les investisseurs - les entrepreneurs ont désormais l’obligation de pitcher leur projet en 1 minute 30 - sur le gong, les membres du jury ont d’emblée tiqué sur la valorisation de la foodtech bordelaise. En effet, Julie Boureau et Luc-Olivier Pieret, les fondateurs de Ramdam Social, ont proposé 350 000 euros pour permettre aux investisseurs d’obtenir 10 % des parts de la société, soit une valorisation de 3,5 millions d’euros. «C’est trop cher, merci c’était sympa !», a ainsi lancé d’entrée de jeu Anthony Bourbon.
Ce fut le point de départ d’une session très intense pour le tandem qui a néanmoins réussi à faire oublier son départ laborieux. «Le pitch n’avait pas forcément bien commencé mais vous vous êtes bien rattrapés», a d’ailleurs salué le fondateur de Feed et du Blast Club. Il faut d’ailleurs avoir en tête que le passage sur le plateau dure 1h30, mais que c’est seulement une séquence d’une grosse quinzaine de minutes qui est diffusée à l’antenne à l’arrivée. Malheureusement, aucun investisseur n’a finalement misé sur l’entreprise tricolore.
La valorisation dans le viseur du jury
Six mois après le tournage, les fondateurs de Ramdam Social regrettent-ils cette valorisation jugée trop élevée par le jury ? «C’était le bon chiffre, il n’y a aucun regret sur la valorisation. C’est surtout le secteur qui a été remis en cause. Ils n’avaient pas envie de travailler dans la grande distribution», observe Luc-Olivier Pieret. Cette valorisation de 3,5 million d’euros a été établie après la première levée de fonds de 1,3 million d’euros de la société. L’opération a été bouclée en octobre 2024 auprès d’Asterion Ventures et de business angels.
Il s’agit d’une valorisation établie par des professionnels du capital-risque et non d’un simple fantasme des entrepreneurs. Si ces derniers sont finalement repartis bredouilles du plateau de l’émission «Qui veut être mon associé ?», ils ne regrettent pas d’être venus. «Quand on ressort de cette expérience, nous sommes complètement vidés. Ce sont des smashs qu’il faut rattraper dans tous les sens ! Bien sûr, on se pose beaucoup de questions sur le pitch après notre passage, mais notre volonté était avant tout de présenter notre modèle. Cela nous a permis de réexpliquer trois fois le concept et d’être énormément mis en avant», se réjouit Luc-Olivier Pieret. Et il attend avec impatience la diffusion de son passage sur M6 ce mercredi soir. «Ça va être un tourbillon !», prédit-il.
Les produits de la foodtech déjà proposés dans 2 000 magasins
En attendant les retombées de ce passage dans «Qui veut être mon associé ?», Ramdam Social poursuit sa route en se déployant dans toute la France. Alors qu’elle assurait proposer ses produits dans 1 000 magasins de six enseignes avec une quinzaine de produits huit mois après lancement lors du passage dans l’émission, la foodtech a depuis doublé la mise avec 2 000 magasins qui proposent ses produits.
La société a déjà de la suite dans les idées puisqu’elle veut atteindre la barre des 150 millions d’euros de dons dans 6 pays d’ici 5 ans avec 40 produits. A l’heure actuelle, Ramdam Social indique reverser 7 % de son chiffre d’affaires à des associations (Samu Social, Secours Populaire…) et assure avoir financé plus de 255 000 dons depuis février 2024. Une manière de prouver qu’on peut transformer les courses du quotidien en remèdes anti-précarité et que cela peut générer de la croissance pour une startup qui a été finaliste de la dernière édition du Fundtruck, le concours itinérant de startups de Maddyness.