Depuis 2012, Hexa, d’abord avec eFounders puis avec une multitude d’autres structures sur différentes verticales, est devenu une référence française dans la mise sur orbite de plateformes SaaS. Mais en 2023, le startup studio est sorti du bois en lançant une nouvelle verticale : Hexa Scale. Celle-ci doit permettre à des startups prometteuses de retrouver une trajectoire de croissance digne de leur potentiel. L’initiative vise des entreprises de logiciels B2B avec des revenus annuels récurrents compris entre 2 et 7 millions d'euros et une croissance de 20 à 40 % par an. Le tout avec un potentiel de marché encore inexploité.

Pour faire décoller ces dernières, Hexa Scale mise sur une approche impliquant de fournir de la liquidité pour enclencher une nouvelle trajectoire de croissance qui doit être mise en œuvre à l’aide d’un accompagnement opérationnel sur 12 à 18 mois pour transformer certains pans cruciaux de l'entreprise (produit, marketing, recrutement, opérations, expansion internationale…). Dans ce cadre, le startup studio s’engage à investir 5 à 20 millions d’euros par entreprise. Hexa avait testé cette approche dès 2019 en s’engageant aux côtés de Yousign.

Investissement majoritaire dans Veevart

En ce début d’année, Hexa Scale annonce son tout premier investissement. En effet, la structure prend une participation majoritaire de 5 millions d’euros dans la société américaine Veevart, qui développe une plateforme SaaS pour aider les musées à optimiser leurs opérations.

Fondée en 2013, cette entreprise basée à Miami doit encore briser un plafond de verre. «Avec plus de 150 clients aux États-Unis, Veevart a démontré un excellent product-market fit. Pourtant, sur les 30 000 musées américains, 5 000 disposent d’un budget annuel supérieur à un million de dollars mais utilisent encore des logiciels obsolètes. Cet investissement permettra à Veevart de challenger ces solutions historiques», observe Augustin Celier, Partner en charge d’Hexa Scale. Avant d’ajouter : «Le marché suppose que les entreprises doivent soit lever du capital-risque, soit rester petites. Pourtant, un vaste segment existe entre les deux : des startups prometteuses et rentables qui ont simplement besoin du bon cadre pour passer à la vitesse supérieure. Veevart en est un parfait exemple.»

«Scaler à ce stade demande plus que du capital : il faut le bon partenaire»

Désormais engagé aux côtés de cette plateforme américaine, Hexa Scale va mettre en œuvre sa «recette magique» pour lui faire passer un nouveau cap dans son développement. Pour cela, la structure prévoit de renforcer la stratégie go-to-market de Veevart pour cibler des musées plus importants aux États-Unis, mais aussi explorer de nouveaux marchés en Europe, notamment au Royaume-Uni, et au Canada. Hexa Scale entend aussi épauler la plateforme à mieux se saisir des dernières tendances technologiques, notamment l’intelligence artificielle, pour étoffer les fonctionnalités de cette dernière.

Cette nouvelle approche doit mettre Veevart sur les rails d’une croissance à long terme, qui pourrait être couronnée par une éventuelle sortie. Pour acter ce virage, Augustin Celier rejoint l’entreprise en tant qu’Operating Partner. Des changements dont se réjouit Antonio Velasco Echeverry, fondateur et CEO de Veevart. «Avoir bootstrapé Veevart pendant plus de 10 ans nous a permis de construire un produit et un business solides, dont je suis très fier. Mais scaler à ce stade demande plus que du capital, il faut le bon partenaire. Les investisseurs traditionnels ne correspondaient pas à notre besoin, mais l’approche entrepreneuriale et pragmatique d’Hexa est exactement ce qu’il nous fallait», explique-t-il.

Avec l’Hexa Scale, l’objectif pour Veevart est de séduire 500 nouveaux clients en cinq ans pour s’imposer comme une référence des logiciels pour les musées aux États-Unis avant de mettre les voiles à l’international. Une première expérience que le statut studio de Thibaud Elzière espère concluante. Avec sa verticale pour réveiller les belles endormies de l’écosystème B2B, ce dernier prévoit d’annoncer deux investissements majoritaires supplémentaires au cours de l’année 2025.