Située au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie, Dubaï est une ville qui attire de plus en plus d’expatriés occidentaux. Parmi eux, trois Français ambitionnent de réinventer le retail au Moyen-Orient avec le lancement de Hushday, une plateforme de ventes privées premium. Pour mettre celle-ci sur orbite, la société annonce avoir bouclé une levée de fonds en pré-speed de 550 000 dollars auprès d’un pool d’investisseurs, dont des business angels français comme Grégoire Charpe et Philippe Bouaziz.

Fondée l’an passé par Jean Thillaye du Boullay (ex-Carrefour), Jennifer Cohen Solal (ex-Pazzi) et Riad Djabri (ex-Doctolib), la startup dubaïote veut reprendre les ficelles qui ont contribué au succès de plateformes comme Veepee et Showroomprivé pour adapter le modèle de la vente privée aux spécificités du Moyen-Orient. Ainsi, la plateforme Hushday est accessible uniquement sur invitation et propose jusqu’à 50 ventes flash par mois dans les domaines de la mode, de la beauté, des accessoires, de la maison et de l’électronique. Elle a été officiellement lancée le 2 mai aux Émirats arabes unis.

«Le marché est prêt»

Pour se démarquer, la société mise sur une logistique entièrement robotisée, le recours à l’intelligence artificielle pour insuffler davantage de personnalisation dans le parcours utilisateur et la réalisation de contenus éditoriaux pour alimenter un storystelling soigné au service des marques. «Nous ne sommes pas là pour réparer un problème du passé. Nous sommes là parce que, dans l'une des régions les plus dynamiques au monde, il n'existait tout simplement aucune solution adaptée pour aider les marques à croître intelligemment», estime Jennifer Cohen Solal, co-fondatrice et CEO de Hushday. «La demande est là. Le marché est prêt», ajoute la dirigeante, ex-CMO de Pazzi, startup qui proposait des pizzas préparées par un robot. Elle a d’ailleurs rencontré Clara Chappaz lundi à Abu Dhabi.

En effet, l’e-commerce se développe rapidement aux Émirats arabes unis, et plus encore à Dubaï. Portée par son programme économique «D33», qui met l’accent sur la tech pour bâtir l’économie non-pétrolière du pays, la cité futuriste nourrit des objectifs très ambitieux : elle veut doubler son PIB et faire émerger 30 nouvelles licornes d’ici 2033. Dans ce cadre, les autorités locales déroulent le tapis rouge à la planète tech avec un cadre de vie agréable, l’accent mis sur l’éducation, la santé et la sécurité, et des avantages fiscaux pour attirer des talents du monde entier. «Je pense sincèrement que c’est le meilleur endroit au monde ! A la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, c’est la terre de tous les possibles», nous confiait d’ailleurs Stéphane Boukris, directeur de la French Tech Dubaï-Abu Dhabi aux Émirats arabes unis, lors du Gitex en octobre dernier.

Ce n’est pas Riad Djabri, CTO et ancien ingénieur chez Doctolib qui dira le contraire. «Comme la Chine hier, le Golfe est aujourd'hui un laboratoire d’opportunités pour les marques», souligne-t-il. Par conséquent, Hushday compte s’étendre rapidement au-delà des Émirats arabes unis. La société prévoit ainsi de lancer sa plateforme en Arabie saoudite, au Qatar, à Bahreïn et au Koweït en 2026.