C’est l’heure du service après-vente du Sommet pour l’Action sur l’Intelligence artificielle. En effet, Clara Chappaz, après être intervenue lors de la MKIA la semaine passée, s’est envolée ce dimanche pour les Émirats arabes unis, aux côtés du ministre de l’Économie et des Finances Éric Lombard. Et dans ses bagages, la ministre en charge du Numérique et de l’Intelligence artificielle a embarqué plusieurs pépites tricolore de l’IA. Ainsi, Mistral AI, Owkin, Comand AI, Harmattan AI, Safran.AI et Quandela étaient du voyage à Abu Dhabi.

Pour le gouvernement de François Bayrou, ce déplacement au Moyen-Orient était l’occasion d’approfondir le partenariat noué en février dernier entre la France et les Émirats arabes unis à l’occasion du Sommet pour l’Action sur l’IA. Lors de cet événement, qui avait transformé Paris en capitale mondiale de l’IA pendant deux jours, les Émirats arabes unis avaient promis 30 à 50 milliards d’euros d’investissements, avec la construction d’un data center géant. Celui-ci devrait être doté d’une capacité de calcul pouvant aller jusqu’à un gigawatt et constituer l’une des composantes clés d’un campus centré sur l’IA, qui sera le plus grand d’Europe, selon l’Élysée. Cela représenterait le plus gros investissement domestique ou étranger jamais annoncé en Europe depuis au moins 2016, selon le cabinet Trendeo. Au total, Emmanuel Macron avait annoncé 109 milliards d'euros d'investissements en marge du sommet parisien de février.

C’est dans cette perspective que Clara Chappaz et Éric Lombard se sont envolés pour Abu Dhabi alors que les contours de ce vaste projet doivent être présentés lors du sommet Choose France, qui aura lieu le 19 mai prochain à Versailles. En amont de cet événement destiné à doper l’attractivité économique de la France au travers d’investissements étrangers, l’enjeu est donc pour l’exécutif de démontrer l’étendue du savoir-français dans l’IA. D’où l’intérêt d’emmener aux Émirats arabes unis des entreprises françaises qui souhaitent se développer dans ce pays du Golfe. Ce dernier monte sérieusement en puissance dans les nouvelles technologies ces dernières années pour diversifier ses activités et ainsi réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

Rencontres avec le président émirati et le patron d’un fonds très puissant

Évidemment, Arthur Mensch, le patron de Mistral AI, était de la partie. Véritable rockstar française de l’IA, l’entrepreneur tricolore, passé par Google DeepMind, est désormais connu du monde entier avec son entreprise à l’origine de l’assistant Le Chat. A ce titre, il constitue donc un ambassadeur de choix pour défendre l’excellence française de l’IA. Aux côtés de Mistral AI, on retrouve d’autres noms bien connus de la French Tech, à l’image d’Owkin, qui s’appuie sur l’IA pour découvrir de nouveaux traitements et ambitionne de remplacer les «Big Pharma» d'ici 10 ans, et de Quandela, l’un des fleurons tricolores du quantique en quête d’industrialisation. Comand AI, qui aide les militaires à mieux planifier leurs opérations sur le terrain, Harmattan AI, société qui développe des systèmes autonomes de défense, et Safran.AI (ex-Preligens), qui conçoit des logiciels d’IA pour l’aérospatiale et la défense, complètent le casting pour ce déplacement dans un pays qui est au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique.

Ce lundi 5 mai, les représentants de Bercy, appuyés par ces pépites tricolores de l’IA, ont ainsi rencontré plusieurs figures locales, à commencer par Mohammed ben Zayed Al Nahyane, le président des Émirats arabes unis. Des rendez-vous avec Mohammed Al Suwaidi, ministre des Investissements, Abdulla Bin Touq Al Marri, ministre de l’Économie, Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie et des Technologies avancées, ou encore Khaldoon Al Mubarak, président de l’Autorité exécutive d’Abu Dhabi et PDG de Mubadala Investment Company, l’une des sociétés d’investissement les plus puissantes du Moyen-Orient, étaient également prévus. L’occasion de nouer de nouveaux deals avant le sommet Choose France ?