C'est un de nos champions français dans son domaine, capable de rivaliser avec les géants chinois ou américains. La licorne Voodoo, qui conçoit et créé des jeux vidéos sur mobile, comme Helix Jump ou Paper.io 2, enregistre un chiffre d'affaires de 623 millions d'euros en 2024, soit +20% par rapport à l'année précédente. Elle génère un EBITDA de 135 millions d’euros, en hausse de 34%. Ce qui lui permet d'être rentable pour la septième année consécutive. 50% de ses revenus proviennent de pays hors d'Europe. La startup emploie 800 salariés dans 14 pays. Et est désormais valorisée 1,7 milliard d'euros. Enfin, elle revendique près de 950 millions de téléchargements en 2024, et se positionne comme le cinquième éditeur mobile mondial en volume de téléchargements, derrière Google, Meta, Tencent et ByteDance.
"Ces bons résultats s'explique par une montée en gamme de notre portefeuille de jeux, une récurrence des revenus liés aux jeux existants, et une diversification réussie vers nos applications sociales" explique Alexandre Yazdi, CEO de Voodoo. Créée en 2013, l'entreprise est historiquement spécialisée sur le segment du jeu mobile "hyper casual", c'est à dire des jeux dont les parties sont courtes et interrompues par des publicités ciblées.
L'idée est aujourd'hui pour Voodoo de monter en gamme, et de développer des jeux sur le segment du "casual gaming". Ce créneau est celui du célèbre jeu Candy Crush, développé par le suédois King, qui appartient à Microsoft. Les parties sont plus longues, et les revenus proviennent principalement des produits optionnels achetés par les utilisateurs comme des récompenses ou des monnaies virtuelles. "Nous avons bâti ces 10 dernières années un portefeuille de jeux connu mondialement et des IP extrêmement résilientes, qui vont garantir la pérennité long terme de nos revenus. Cela nous donne la confiance et les ressources nécessaires pour construire la prochaine génération de produits de jeux mobiles et réseaux sociaux, en augmentant leur qualité d’exécution ainsi que notre ambition", ajoute Alexandre Yazdi.
Second souffle pour BeReal
Pour continuer à grandir et se développer sur le "casual gaming", Voodoo annonce qu'elle vient de refinancer sa dette pour un montant de 175 millions d'euros. De plus, la startup prévoit de recruter 150 salariés, dédiés à ce dernier segment. L'entreprise pourrait aussi être intéressée par des acquisitions, après en avoir réalisé une vingtaine au cours de son histoire.
Elle se prépare aussi à donner un second souffle à son réseau social BeReal, acquis l'année dernière pour 500 millions d'euros. Pour rappel, BeReal permet à ses utilisateurs de se photographier quotidiennement à une heure aléatoire de la journée, en deux minutes, après une notification reçue sur leur téléphone. Fondé en 2020, le réseau social avait enregistré un pic jusqu'à 40 millions d'utilisateurs. Cependant, cette audience était retombée et la plateforme perdait près de 3 millions d'euros chaque mois, avant d'être acquise par Voodoo. Cette dernière a dû alors procéder à des réductions de coûts et a dû licencier des dizaines de salariés. Son fondateur veut désormais prendre le temps qu'il faut pour relancer le réseau social. Des tests sont actuellement effectués pour le refonder et lui apporter une deuxième vie.