C’est une deeptech née à Amsterdam, mais qui imprime déjà pour BMW, Framatome (leader international de l’énergie nucléaire et filiale d’EDF,) ou l’armée américaine. Spécialisée dans l’impression 3D métallique de grandes pièces complexes, MX3D vient de lever 7 millions d’euros pour accélérer son industrialisation et sa croissance à l’international. Ce tour de série A est mené par EDF Pulse Ventures, le corporate venture d’EDF, accompagné d’ING Sustainable Investments et du fonds néerlandais PDENH, déjà présent au capital.
La technologie développée par MX3D, baptisée WAAM (Wire Arc Additive Manufacturing), s’appuie sur un procédé de dépôt métallique couche par couche, combinant robotique et soudage. Une alternative aux méthodes traditionnelles de forge ou d’usinage, plus souple, plus rapide et surtout beaucoup moins gourmande en matière première. Selon l’entreprise, le procédé permet de réduire les déchets de matériaux de plus de 80 %.
Des ambitions de croissance internationale
« Nous permettons aux industriels d’internaliser la fabrication de pièces jusqu’à 20 tonnes, avec un gain de temps et de flexibilité considérable », résume Gijs van der Velden, CEO et cofondateur. Le modèle économique repose sur deux piliers : la vente de solutions clés en main, intégrant le logiciel propriétaire MetalXL, robotique et support, et un service d’impression à la demande, en forte croissance. « Les deux activités se nourrissent. Imprimer pour nos clients nous permet d’améliorer en continu notre produit, grâce au retour terrain transmis à notre équipe software », commente Gijs van der Velden.
Après avoir annoncé l’atteinte de l’équilibre financier en 2024 avec une équipe d’une trentaine de personnes, MX3D veut désormais franchir un cap. La levée permettra d’agrandir le site de production à Amsterdam, qui comptera bientôt 15 systèmes d’impression capables de produire des pièces métalliques à grande échelle, jusqu’à 10 tonnes. « Ce que l’on considérait il y a encore quelques années comme des pièces lourdes, entre 25 et 1000 kilos, ne correspond plus aux attentes actuelles : nos clients veulent imprimer bien plus grand », observe le dirigeant.
Une partie des fonds sera également consacrée au développement commercial, en Europe comme à l’international. La startup renforce notamment son réseau de distribution en s’alliant à des revendeurs spécialisés au Japon, en Corée du Sud et aux États-Unis, où elle vient de signer un partenariat stratégique avec Phillips Corporation. « Le point d’inflexion est là : les commandes augmentent, les pièces sont plus grandes, les cas d’usage se multiplient », souligne Gijs van der Velden.
Un partenaire industriel pour passer à l’échelle
Ces dernières années, EDF a testé le recours à la fabrication additive métallique, notamment via l’installation d’une roue de pompe imprimée en 3D sur son site de Cattenom. L’investissement dans MX3D s’inscrit dans cette continuité. Réciproquement, avec EDF Pulse Ventures au capital, MX3D entend renforcer sa crédibilité industrielle. « Faire entrer un VC corporate change le tempo. On nous pousse à structurer nos process, à penser plus large et plus stratégique. Ce n’est pas toujours confortable, mais c’est exactement ce dont on avait besoin pour grandir », confie le CEO.
Le board de MX3D accueille à cette occasion Michel Hunsicker (EDF Pulse Ventures) et Tibor van Melsem Kocsis (PDENH). Un soutien stratégique qui doit permettre à la startup de viser de nouveaux secteurs industriels, tout en posant les bases de futures levées et d’une montée en maturité. « On est obligés de professionnaliser chaque étape. Même si c’est très exigeant, c’est ce qui va nous permettre de grandir proprement », conclut Gijs van der Velden.