Ce deuxième véhicule devrait permettre à Omnes Capital de soutenir entre 20 et 25 deeptech en « early growth ». Le fonds d’investissement annonce un premier closing à 112 millions d’euros pour « Omnes Real Tech 2 ». L’objectif de 200 millions d’euros devrait être atteint à la mi-2026. Parmi les LPs de ce fonds, on retrouve des institutionnels français et européens comme Bpifrance, le FEI, ou encore BNPParibas et le Crédit Agricole Assurance via le mandat Défense du programme InvestEU.

« Nous investissons exclusivement dans de la deeptech et dans des technologies validées par des clients », précise Michel de Lempdes, managing partner d’Omnes. « C’est-à-dire que que la startup doit déjà avoir du chiffre d’affaires ou bien un carnet de commandes rempli. » Avec son premier fonds deeptech, Omnes a notamment investi dans le spatial avec The Exploration Company, dans la cyber avec Sekoia.io, dans le quantique avec Quandela ou encore dans la défense avec Quantum Systems. « Nous sommes très généralistes », insiste le managing partner.

Un sourcing deeptech affiné

Omnes veut également varier la maturité de ses investissements et se prépare à élargir son terrain de jeu. « L’idée est d’investir des premiers tickets en 5 et 7 millions d’euros pour garder de la réserve pour les différents tours successifs », précise Michel de Lempdes. Le fonds est déjà présent en Allemagne mais prévoit aussi d’investir en Italie, « un pays industriel », avant de s’étendre encore plus en Europe. Un premier investissement a d’ailleurs été réalisé dans une jeune pousse allemande : ARX Robotics, spécialisée dans les véhicules terrestres autonomes pour la défense.

Mais le fonds deeptech ne veut pas faire évoluer seulement sa zone géographique d’investissement. Avec ce deuxième véhicule, l’équipe a affiné sa manière de sourcer les projets dans lesquels elle souhaite investir. En plus d’analyser les tendances des prescripteurs gouvernementaux comme France 2030 ou l’Agence des projets de recherche pour la défense américaine (DARPA), Omnes suit un pool de fonds deeptech américain. « Nous regardons si les fonds du portefeuille US que nous avons construit misent sur tel ou tel projet stratégique et donc s’il y a de l’argent privé dans les secteurs que nous visons. Cela nous permet de déterminer si nous sommes dans le bon tempo. » Enfin, vient le travail d’analyse du marché, l’équipe d’Omnes décortique la chaîne de valeur sur un segment précis. « Nous nous construisons une conviction sur quel est le maillon de la chaîne de valeur qui est le plus intéressant. Puis nous identifions, sur ce maillon de la chaîne, quelles sont les trois, quatre sociétés les plus prometteuses en Europe », conclut Michel de Lempdes.

Pour le managing partner, ce travail d’analyse leur permet d’acquérir une connaissance indispensable pour le suivi de leurs sociétés post-investissement mais aussi de mieux maitriser leurs tours de table (valorisation, syndicats etc.) « Nous avons accès à 80% de nos sociétés grâce à cette méthode. »