9 janvier 2025 : Stanislas Maximin & Aurélie Bressollette (Latitude)  

 

Latitude, la pépite française du New Space fondée en 2018, entre dans une phase décisive : passer de la conception à l’exécution. Avec plus de 140 collaborateurs et un premier lancement prévu fin 2025 pour son lanceur Zéphyr, l’entreprise veut s’imposer par sa rapidité et son agilité. “Nous devons devenir l’entreprise spatiale la plus rapide au monde”, martèle Stanislas Maximin, fondateur et désormais executive chairman, qui se concentre sur les financements et les alliances stratégiques.

La nomination d’Aurélie Bressollette comme CEO marque un tournant : après vingt ans dans de grands groupes, elle vient structurer le passage à l’industrialisation, en imposant une gestion en mode “programme” et en rapprochant R&D et production. Pour elle, Latitude vit une croissance saine mais doit éviter la dispersion : “Mon rôle n’est pas de tout bouleverser, mais d’apporter de la structure dans une phase critique.” Elle préconise également une intégration pragmatique de l’IA afin de gagner en vitesse, fiabilité et efficacité sans perdre en maîtrise. 

Avec sa gouvernance renouvelée, Latitude veut transformer ses ambitions en leadership, et peser dans le futur spatial mondial, afin de donner à l’Europe les moyens de rivaliser avec les grands groupes du New Space américains. 

 

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29 mai 2025 : Charles Beigbeder (Audacia)

 

Sa société Audacia est devenue un catalyseur d’innovations de rupture en structurant des fonds spécialisés axés sur l’aérospatial et la défense. Charles Beigbeder défend corps et âme cette approche sectorielle, car "créer des fonds très spécialisés permet deux choses essentielles : obtenir un deal flow extrêmement qualifié et, par conséquent, de grande envergure”. Le New Space y occupe une place majeure, avec des startups comme Latitude, qui ambitionne de fournir des lanceurs robustes et compétitifs, illustrant l’émergence d’une industrie spatiale européenne à forte valeur stratégique. 

En affirmant que “dans le spatial, tout est dual”, il insiste sur l’interconnexion croissante entre usages civils et militaires, au cœur d’un "nouveau paradigme" imposé par les enjeux géopolitiques. Expansion, en voie de devenir “le premier fonds européen en space tech”, incarne la montée en puissance d’un New Space continental tourné vers des solutions souveraines.

Mais si l’Europe entrevoit un leadership possible dans le quantique et le spatial, Charles Beigbeder rappelle que la bataille se joue aussi sur le financement de croissance. Il alerte sur  “la faiblesse de la chaîne de financement à partir du growth” et appelle à créer des fonds de late venture et early growth pour éviter la fuite de champions technologiques. 

 

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27 juin 2025 : Laurence Delpy (Kinéis)

 

À l’heure où la conquête spatiale européenne se réinvente, Kinéis impose son modèle singulier au sein du New Space. Alors que Starlink déploie des milliers de satellites pour du haut débit planétaire, la spin-off française née du CNES, de CLS et de Bpifrance mise sur la sobriété technologique et énergétique. La nouvelle directrice générale de Kinéis, Laurence Delpy, insiste sur cette différence de philosophie : “Nous avons construit un réseau frugal, tant en termes de consommation d’énergie qu'en nombre d'objets envoyés dans l'espace”

Membre du Next 40, Kinéis veut incarner la souveraineté européenne dans le New Space, dans un contexte où la défense et les crises géopolitiques replacent le spatial au cœur des priorités publiques. Laurence Delpy le souligne : “L’Europe doit maîtriser l’ensemble des building blocks, ce qui n’est le cas que des États-Unis et de la Chine.” 

Avec France 2030 comme cadre, l’entreprise développe des applications pour pompiers, armée et police, tout en se projetant vers des usages civils en Europe et dans l’OTAN. L’enjeu est double : assurer la compétitivité industrielle face aux géants mondiaux et démontrer que le New Space européen peut croître sans céder à une logique inflationniste. Fidèle à son ADN, Kinéis ambitionne de dépasser les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030, devenant ainsi l’un des porte-drapeaux d’une nouvelle génération de startups spatiales challengers.

 

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