Gojob veut se donner les moyens de briller encore davantage à l’international. Dans ce sens, la startup tricolore, spécialisée dans l’intérim et le recrutement via l’IA, annonce s’allier à Persol, mastodonte asiatique de l’intérim originaire du Japon. Dans ce cadre, ce dernier va investir 120 millions d’euros dans l’entreprise.
A cette occasion, le groupe nippon rachète les participations des investisseurs historiques, à l’image de Breega, Kois, Alter Equity, Amundi Private Equity Funds et la Banque des Territoires. Ces fonds avaient notamment permis à Gojob de lever 23 millions d’euros en 2022 et 11 millions en 2020.
Une présence sur 3 continents
Avec l’arrivée de Persol, qui devient le premier actionnaire de la société tricolore, l’heure de l’exit est donc arrivée. En revanche, elle n’a pas sonné pour Pascal Lorne, son patron, qui reste le deuxième actionnaire de Gojob. L’entrepreneur français assure que sa société va conserver son indépendance stratégique, sa marque, ses équipes et sa direction. Il précise également que la R&D restera basée en France. Mais avec Persol à ses côtés, Gojob s’ouvre de nouveaux horizons à l’international.
Opérant jusque-là des deux côtés de l’Atlantique, la startup française va pouvoir s’ouvrir les portes du marché asiatique avec son nouvel allié japonais. En effet, Persol va s’appuyer sur la technologie de recrutement Gojob, basée sur l’IA, pour continuer à gagner du terrain en Asie-Pacifique, où le groupe nippon est déjà présent dans 13 pays. En revanche, Gojob va continuer d’opérer sous sa marque habituelle des deux côtés de l’Atlantique, un marché estimé à plus de 300 milliards d’euros. «Nous allons pouvoir faire de la croissance par acquisition en Europe et aux États-Unis», se réjouit Pascal Lorne, co-fondateur et PDG de Gojob. L’investissement avec Persol va permettre aussi à l’entreprise française de renforcer sol laboratoire dédié à l’IA basé à Aix-en-Provence. Ce dernier compte 65 collaborateurs parmi les 250 salariés de Gojob répartis entre la France et les États-Unis.
De 220 millions d’euros de revenus à 1 milliard en 5 ans
Cette alliance entre la startup française et le géant japonais s’est concrétisée après la rencontre en début d’année entre Pascal Lorne et Yoshiko Shinohara, la fondatrice de Persol. «Elle a eu un impact sociétal énorme au Japon, en permettant aux femmes de travailler là-bas. Aujourd’hui, son entreprise est le deuxième acteur de l’intérim au Japon avec 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Ensemble, on va tout casser !», estime Pascal Lorne, qui compte Sam Altman, le patron d'OpenAI, dans son carnet d'adresses.
En effet, l’entrepreneur français nourrit de fortes ambitions puisque l’objectif est de passer de 220 millions d’euros de revenus à 1 milliard en 5 ans. «Notre ambition est de devenir le troisième groupe RH du monde. Juste devenir une licorne, je n’emmènerai pas ça dans ma tombe ! Avec mon équipe, on se lève tous les matins pour donner du boulot aux gens et leur redonner de la dignité», indique le patron de Gojob.
Une IA pour gommer les biais cognitifs du recrutement
Depuis sa création en 2015, Pascal Lorne affirme que sa plateforme a permis à plus de 50 000 jeunes, notamment ceux issus de quartiers populaires, d’accéder au marché de l’emploi. Plus de 1 000 entreprises, comme La Poste, Stellantis, Carrefour, Casino, CMA CGM ou encore Safran, utilisent la solution de Gojob, qui s'appuie notamment sur Mistral AI, pour proposer des missions d’intérim. Des acteurs publics, à l’image de France Travail, ont également recours à celle-ci qui pioche dans la base de 7 millions de CV de Gojob à l’aide de l’IA pour les faire «matcher» avec des missions dans les domaines de l'hôtellerie-restauration, de la logistique, de la grande distribution ou encore de l'industrie automobile.
En moyenne, l’IA de Gojob, baptisée «Aglae», parvient à trouver le profil adapté à une mission en 14 minutes aprè!s avoir contactés une centaine de candidats par SMS, WhatsApp ou mail. Une manière de faire tomber les biais cognitifs du recrutement pour offrir une chance au plus grand nombre. Chaque mois, ce sont plus de 10 000 missions qui sont pilotées par la plateforme de la startup française.