A deux pas de la frontière suisse et du CERN, Step Pharma cherche la parade pour trouver la meilleure approche destinée à tuer le cancer sans impacter le reste du corps. Pour se rapprocher de ce but, la biotech tricolore annonce aujourd’hui une série C de 38 millions d’euros menée par V-Bio Ventures, avec l’appui de Kurma Partners, investisseur fondateur de la société. Les investisseurs historiques, à savoir Pontifax, Bpifrance, Hadean Ventures, Sunstone Life Sciences Ventures et Inserm Transfert Initiative, ont également participé à l’opération. Celle-ci s’ajoute à la série B de 35 millions d’euros réalisée en 2021 et à la série A de 14,5 millions d’euros finalisée en 2017.

Step Pharma a vu le jour en 2014 sous l’impulsion de Kurma Partners, l'Institut Imagine et Sygnature Discovery, sur la base des découvertes du professeur Alain Fischer et du docteur Sylvain Latour dans l’immunologie. Les chercheurs de cette biotech située au sein du technoparc de Saint-Genis-Pouilly (Ain) cherchent à développer des thérapies ciblées qui détruisent les cellules cancéreuses sans endommager les cellules saines.

CTPS1, la protéine qui peut tout changer

Dans ce cadre, l’équipe de Step Pharma se concentre notamment sur la CTPS1, une enzyme essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire. Et pour cause, les cancers semblent dépendants de cette protéine pour la synthèse de l'ADN et la prolifération cellulaire. Agir sur celle-ci pourrait donc faire entrer la lutte contre le cancer dans une nouvelle dimension, d’autant plus que les premiers résultats pour contrer les cancers du sang et les tumeurs solides sont assez prometteurs. Le troisième programme clinique de Step Pharma concerne la thrombocythémie essentielle, un trouble sanguin clonal rare dans lequel la moelle osseuse produit trop de plaquettes.

Avec cette série C, la biotech tricolore espère passer un nouveau cap dans ses recherches dédiées à l’oncologie et aux maladies auto-immunes. «Ces fonds nous permettront d'élargir nos données cliniques, de compléter toutes les études de phase 1 en cours et de réduire davantage les risques à mesure que nous entrons dans la phase 2», indique Andrew Parker, directeur général de Step Pharma depuis 2019.

Outre le nucléaire au CERN, c’est donc une partie de l’avenir de la santé qui se joue à la frontière franco-suisse. Avec l’espoir qu’un jour le cancer ne soit plus aussi terrifiant pour les personnes touchées. Pour rappel, plus de 5 millions de vies ont été sauvées dans l’Union européenne grâce à des inventions dans le domaine de l'oncologie entre 1989 et 2022, dont 369 000 pour la seule année 2022, selon une étude de l'Office européen des brevets (OEB).