Entre Paris et Milan, Paul Guillemin et Mario Parteli ne veulent pas perdre une seule seconde pour digitaliser le commerce B2B avec leur startup Volta. Cela tombe bien, l’intelligence artificielle élargit chaque jour un peu plus le champ des possibles pour mener à bien leur mission.

Après avoir déjà levé 6 millions d’euros en novembre 2024, la société née des deux côtés des Alpes annonce un nouveau tour de table de 5 millions d’euros mené par le fonds américain RTP Global (Qonto, SumUp, Datadog…). A cette occasion, Pascal Houillon, l’ancien patron de Cegid et Sage entre également au capital, tandis que les investisseurs historiques, à savoir Emblem, Robin Capital et Founders Future (le fonds de Marc Menasé, actionnaire de Maddyness, ndlr), remettent également au pot.

Un «Operating System» basé sur l’IA pour les acteurs de la distribution B2B

Avec ce nouveau financement, Volta entend surfer sur sa bonne dynamique pour digitaliser un secteur du commerce B2B qui n’a entamé sa mutation numérique que très tardivement. Entre la gestion encore très manuelle des commandes par les petits distributeurs (commandes saisies sous Excel ou PDF, échanges dispersés par mail ou fax, logiciels fragmentés…) et des outils numériques existants qui s’adressent plutôt aux grands groupes, sans parler de leur prix prohibitif, le compte n’y était pas.

Paul Guillemin, qui s’occupe du go-to-market en France depuis Paris, et Mario Parteli, qui fait de même en Italie depuis Milan, y donc vu une opportunité pour développer une plateforme destinée à simplifier le quotidien des équipes commerciales des acteurs du commerce B2B. «Avec Volta, nous construisons un nouveau standard pour les acteurs de la distribution B2B. Notre plateforme IA s’intègre aux systèmes existants (ERP, PIM…), automatise jusqu’à 90 % des tâches manuelles et redonne aux équipes commerciales ce qui compte vraiment : du temps pour leurs clients et de la croissance pour leur entreprise», résume Paul Guillemin, co-fondateur et co-CEO de Volta, qui a auparavant lancé Fretlink, startup spécialisée dans le transport routier de marchandises. L’entreprise assure que sa plateforme permet à ses clients de faire progresser leurs ventes de 11 % en moyenne et de gagner 7 heures de travail par semaine et par employé.

L’Espagne, première brique d’une expansion européenne plus large

18 mois après le lancement de leur société, les deux fondateurs ne cachent pas leur satisfaction devant l’engouement pour leur solution. «Notre trajectoire dépasse nos attentes. Beaucoup d’investisseurs nous sollicitent et la solution est validée par de nombreux distributeurs français et italiens. Au cours des six derniers mois, nous avons signé plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. C’est au-delà de nos prévisions initiales», se réjouit Paul Guillemin. Mais l’entrepreneur français estime qu’il reste encore beaucoup à faire : «Il y a des choses que nous étions incapables de faire il y a 6 mois que nous pouvons faire aujourd’hui. Et ce sera la même chose dans 6 mois avec l’IA. Notre objectif est devenir un Operating System basé sur l’IA pour les acteurs de la distribution B2B.»

Pour y parvenir, Paul Guillemin et Mario Parteli prévoit de s’appuyer sur leur levée de fonds pour doubler leurs effectifs. De 4 salariés il y a un an, la startup compte désormais 34 collaborateurs. L’enjeu sera notamment de développer de nouvelles fonctionnalités pour simplifier la gestion des commandes, des catalogues et de la relation client. Mais Volta entend surtout passer la vitesse supérieure dans son développement en Europe. «La problématique que l’on adresse est européenne, voire même mondiale. Début 2026, nous nous lancerons dans plusieurs pays européens, à commencer par l’Espagne. C’est l’un des plus gros marchés wholesale en Europe», souligne Paul Guillemin. Et l’entrepreneur français se montre optimiste pour l’avenir : «Les grands acteurs de l’IA ne se concentrent pas trop sur nos sujets. Pour une fois, nous ne sommes pas en retard !»