C’est ce mercredi 12 novembre qu’Emmanuel Macron inaugure les nouvelles installations du Centre du Commandement de l’air et de l’espace, et présente la stratégie spatiale française à Toulouse. En marge de la visite du chef d’État sur les bords de la Garonne, une pépite de «l’Aerospace Valley» en a profité pour annoncer une levée de fonds. Il s’agit d’U-Space, startup toulousaine qui fabrique des satellites.

La société vient ainsi de boucler une série A de 24 millions d’euros menée par Blast, le club d’investissement lancé par Anthony Bourbon et Samuel Guez, Definvest, le fonds du ministère des Armées géré par Bpifrance, et Expansion, le fonds initié par Charles Beigbeder et François Chopard. Primo Capital, Karot Capital, ARIS et Vertech Finance ont également participé à l’opération. Celle-ci survient trois ans après un premier tour de table de 7 millions d’euros.

Produire un satellite par semaine d’ici 2027

Fondée en 2018 par Fabien Apper et Antoine Ressouche, l’entreprise s’est lancée dans la conception et l’assemblage de petits satellites modulaires. A l’heure où l’Europe tente de donner un nouveau souffle à sa souveraineté technologique, le «New Space» occupe une place majeure avec de nombreuses pépites tricolores qui tirent leur épingle du jeu, à l’image d’U-Space.

A ce jour, trois satellites fabriqués par la startup toulousaine sont d’ores et déjà en orbite. Leurs opérations en vol sont gérées par U-Space via son propre centre de contrôle. Une dizaine de satellites supplémentaires doivent être produits et livrés au cours des douze prochains mois. Mais la société, qui a décroché des contrats avec le Cnes et Safran, entend rapidement accélérer la cadence. Dans ce sens, U-Space a ouvert fin 2024 son usine pilote, dédiée à la conception et la fabrication de petits satellites. Baptisée «U-Zine», elle doit permettre de produire un satellite par semaine d’ici 2027.

Asie-Pacifique et Moyen-Orient, priorités à l’international

La société entend s’appuyer sur sa série A pour accélérer son déploiement à l’international. Elle a notamment l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient dans le viseur. «Il y a dans ces régions un dynamisme technologique remarquable ainsi qu’une forte volonté de développer leur économie spatiale. Ce sont des marchés stratégiques que nous pouvons accompagner tant sur des programmes gouvernementaux que commerciaux. Il s’agit là de démontrer notre capacité à soutenir des ambitions spatiales mondiales, et c’est ce que cette levée de fonds va nous permettre de faire», indique Fabien Apper, co-fondateur et président d’U-Space. Dans cette logique de conquête mondiale, l’entreprise prévoit de renforcer son équipe commerciale.

Retenue dans la deuxième promotion du programme French Tech 2030, tout juste dévoilée, la société toulousaine est l’une des startups françaises les prometteuses dans l’univers spatial, aux côtés d’acteurs comme Latitude, Look Up, Skynopy ou encore Loft Orbital, licorne franco-américaine qui a bouclé une série C de 170 millions d’euros. Des pépites qu’Emmanuel Macron souhaite voir se multiplier à l’avenir pour permettre à la France d’être un moteur de la conquête spatiale européenne.