La montée des tensions géopolitiques pousse l’Europe à renforcer sa résilience technologique. Dans ce contexte, une nouvelle génération de startups souveraines émerge. Certaines développent des solutions de vidéosurveillance algorithmique, capables d’extraire automatiquement des informations clés à partir d’images, ainsi que de computer vision, IA permettant à une machine de comprendre et interpréter une vidéo en temps réel. Ces outils répondent à des besoins stratégiques : commandement et contrôle, protection d’infrastructures critiques ou surveillance de périmètre. Leur essor marque une étape importante vers une autonomie stratégique européenne dans les technologies de sécurité les plus sensibles.

Face à cet impératif, mais aussi à la nécessité de limiter la dépendance aux solutions en dehors de l’Europe, de nouvelles startups développent des technologies souveraines capables d’assurer la sécurité des territoires tout en garantissant la maîtrise des données les plus stratégiques.

« A l’heure actuelle, nous observons un intérêt pour les technologies de computer vision, traitement du signal, IA générative et edge computing. Les systèmes deviennent capables non seulement de détecter mais d’interpréter, d’apprendre et de s’adapter en temps réel à leur environnement. On voit aussi émerger des architectures hybrides, multicloud, cloud souverain et traitement local sécurisé, pour garantir la disponibilité et la confidentialité des données sensibles. La question n’est plus de prouver la valeur de l’IA, mais de la déployer à grande échelle et en toute confiance » affirme Benoît Chatelain, directeur Défense et Sécurité au sein du groupe Sopra Steria. 

« L’efficacité opérationnelle ne peut se faire au détriment de l’autonomie stratégique. Nos décisions stratégiques, nos algorithmes et l’usage de nos données ne devraient déprendre d’aucune puissance étrangère. Dans la défense, une dépendance technologique peut se traduire en vulnérabilité tactique. Connaître les chaînes logicielles et maîtriser les risques associés, du cloud au capteur, c’est protéger notre liberté d’action et notre capacité à réagir. La souveraineté technologique, c’est aussi la souveraineté du jugement : celle de pouvoir décider avec la plus grande autonomie, sur la base de nos propres outils et de nos propres valeurs. »

Ainsi, la France peut compter sur quelques pépites du de la "computer vision et de la vidéosurveillance. algorithmique Maddyness en a identifié six. 

XXII 

Avec CORE, XXII transforme la vidéosurveillance classique en outil opérationnel : la plateforme se branche sur les caméras et VMS existants, puis applique des algorithmes de détection et de tracking pour repérer attroupements, intrusions, chutes, circulation à contresens ou sur-occupation de zones sensibles. Les règles sont paramétrables par les équipes terrain, qui peuvent adapter scénarios et seuils d’alerte à chaque site, sans compétence data. Dans le retail, CORE sert également à réduire la démarque, à suivre les files d’attente ou les flux clients en magasin. Les opérateurs visualisent ensuite les événements, statistiques et replays dans une interface unique, connectable à leurs outils métiers. L’objectif ? Faire de la donnée vidéo un support de pilotage quotidien, et plus seulement un outil de preuve a posteriori.

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Orasio


Orasio propose une technologie pensée pour les forces de sécurité, les collectivités et les opérateurs d’infrastructures sensibles : sa solution analyse en temps réel les flux issus de caméras fixes ou mobiles, et déclenche des alertes lorsqu’elle détecte des situations à risque : intrusion dans une zone critique, comportement inhabituel, présence prolongée d’un véhicule suspect… Les opérateurs peuvent ensuite mener des recherches a posteriori dans des volumes massifs d’images, en filtrant par type d’objet, de scène ou de scénario, plutôt qu’en visionnant des heures de vidéo. L’interface permet de configurer différents profils d’usage selon les métiers : sécurité intérieure, police municipale, opérateurs d’énergie ou de transport. 

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Veesion


Veesion lutte contre le vol à l’étalage dans les commerces alimentaires et spécialisés. Son logiciel se branche sur les systèmes de vidéosurveillance déjà installés en magasin et analyse en continu les flux, sans recourir à la reconnaissance faciale, et leurs modèles sont entraînés sur les gestes et postures typiques du vol : dissimulation d’objets, allers-retours répétés, mouvements de bras caractéristiques, comportements hésitants devant un rayon. Lorsqu’une séquence est jugée suspecte, un court extrait vidéo est envoyé en temps réel sur une tablette ou un smartphone, pour validation par les équipes en rayon ou la sécurité. Les enseignes utilisent ces alertes pour intervenir à chaud, documenter les incidents et mieux cibler leurs moyens de prévention sur les zones les plus exposées. 

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Wintics

Avec Cityvision, Wintics propose aux villes, métropoles et gestionnaires d’infrastructures une solution en matière de mobilité et de sécurité. Le logiciel se connecte aux caméras de voirie existantes et identifie automatiquement piétons, vélos, trottinettes, voitures, bus ou camions. Il reconstitue les trajectoires, vitesses, temps d’attente et situations anormales (véhicule en contresens, double file sur une voie de bus, accident, congestion). Les collectivités obtiennent ainsi des indicateurs pour dimensionner leurs aménagements, prioriser les carrefours à traiter ou évaluer l’impact d’une nouvelle piste cyclable. Les opérateurs d’aéroports, ports ou gares l’utilisent pour suivre les flux de passagers, anticiper les points de saturation et mieux coordonner les équipes terrain.  

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Vizzia

Vizzia s’est spécialisée dans les dépôts sauvages de déchets et, plus largement, les incivilités de propreté urbaine. Sa caméra nomade Vizziacam, autonome et connectée en 4G/5G, se déploie en quelques minutes. Elle utilise une analyse d’images par comparaison dans le temps pour détecter l’apparition de nouveaux dépôts, de jour comme de nuit. Les séquences pertinentes sont ensuite remontées sur une plateforme de visionnage, où les agents assermentés qualifient les infractions et enclenchent, si besoin, la procédure de sanction. Les collectivités disposent de tableaux de bord sur le volume de dépôts, leur localisation, les tranches horaires les plus problématiques et l’efficacité des actions menées. 


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Comand AI

Comand AI développe un logiciel de commandement pensé pour les armées confrontées à des opérations rapides, complexes et dispersées. En effet, sa plateforme Prevail automatise une partie de la planification : analyses de terrain, scénarios d’actions possibles, anticipation de la manœuvre ennemie… et génère ces éléments en quelques minutes et les présente sous une interface web-native conçue pour être utilisée même en environnement dégradé. Prevail s’intègre aux systèmes existants sans bouleverser l’organisation et permet de consolider et de rendre immédiatement exploitables les informations collectées sur le terrain. Leur objectif : aider les forces à gagner en réactivité et à renforcer leur avantage tactique à chaque étape du cycle opérationnel.

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