Alors que le président de la République Française François Hollande semble avoir fait la paix avec les entrepreneurs suite aux annonces faites lors des Assises de l'Entrepreneuriat, une autre affaire vient noircir le tableau. Selon le Wall Street Journal, le gouvernement Français serait impliqué dans le feuilleton Dailymotion, en ayant poussé le géant américain Yahoo! a renoncer à l'acquisition de la startup française.[hr]

Qu'il s'agisse des acteurs publics ou d'initiatives privées, le marché américain et les Etats-Unis n'en finit pas de faire rêver. La Silicon Valley en particulier est érigée en véritable terre promise pour de nombreuses startups.  Aujourd'hui le slogan "think big, think global" de nombreuses jeunes entreprises se traduit dans les pitchs, investisseurs et consorts, avec pour objectif non-dissimulé d'aller à l'international, comprendre ici "aller aux USA". Le rêve américain a visiblement encore de beaux jours devant lui.

What's wrong with American Copycat ?

L'ensemble de l'appareil de financement et d'accompagnement français semble aujourd'hui singer les "bonnes pratiques" américaines, parfois sans s'adapter. Tous ou presque désormais, intègrent une dimension internationale, au moins pour la langue. Le Camping de Silicon Sentier, soutenu par la Région Île-de-France est par exemple entièrement en anglais et toutes les startups sont conviées à se présenter à un DemoDay annuel à Berlin et à Londres en Anglais. De la même façon, les accélérateurs ont largement copié le modèle américain Y Combinator. Orange a aussi récemment lancé l'incubateur Orange Fab proposant un programme de 3 mois à destination de startups américaines. Netva, French Tech Tour, ou encore Startup World Paris sont aussi des initiatives liant la France et les Etats-Unis.

Qunb et Sketchfab ont rejoint les Techstars (New York et Boston) alors que Textmaster ouvre actuellement de nouveaux bureaux sur place comme le font de nombreuses startups. Soyons francs, les succès de Google, Facebook ou Airbnb font rêver. Mais est ce vraiment le potentiel du marché qui rend les USA si attractifs ? Il s'agit ici d'une réalité difficile à nier: le Plateau de Saclay ou Grenoble peuvent difficilement rivaliser avec l'attraction du territoire américain et de la concentration de matière grise de la Silicon Valley. C'est un fait, les startups Françaises aiment et lorgnent sur le territoire américain.

What's the trouble with Dailymotion?

Alors que l'un des fleurons du web français, Dailymotion, intéresse le géant Yahoo!, l'Etat français aurait fait capoter la négociation avec Orange. Au capital de la plateforme de partage de vidéos jusqu'en 2011, le gouvernement serait intervenu de façon négative dans la proposition d'acquisition de 75 à 100 % du capital de Dailymotion, filiale d'Orange par Yahoo!. Pourtant, le marché américain est depuis longtemps dans la mire de Dailymotion. Pour preuve, une grande partie des équipes de Dailymotion se sont installées à New York et à San Francisco pour conforter cette position.

Malgré tout, et selon les Echos, Arnaud Montebourg est à la recherche d'une solution alternative à la simple absorption par Yahoo!, propos confortés par la Ministre déléguée à l'innovation et au numérique :

"Nous ne voulons pas d'une absorption pure et simple par un portail Internet. Nous ne cherchons pas non plus à nous protéger contre une invasion américaine. Nous voulons juste que le noyau dur demeure Dailymotion", explique Fleur Pellerin

A en croire les ministres, la dilution ou le rachat d'une startup est-il synonyme d'échec ? Quel est le rôle légitime de l'Etat Français dans cette affaire, peut-il vraiment s'y opposer ? Alors que TheFamily annonce être à la recherche du prochain Google de l'écosystème startups français, le gouvernement semble s'immiscer dans le succès et la croissance d'une belle entreprise française. Dans ces circonstances, peut-on vraiment rivaliser avec le libéralisme américain en envisageant d'empêcher nos entreprises de croître? Ne peut-on pas simplement se réjouir d'une success story qui pourrait faire rêver de nombreux entrepreneurs ?