Malgré les soubresauts économiques et politiques qui secouent la France depuis de nombreux mois, les startups tenaient jusque-là le choc. En dépit du ralentissement de l’écosystème qui se confirme cette année, le marché de l’emploi dans la French Tech continuait à progresser, même si c'était de manière plus lente. Mais le mois de septembre marque un tournant majeur. Et pour cause, c’est la première fois en deux ans que les startups françaises ont supprimé plus d’emplois qu’elles n’en ont créés.

En septembre 2025, le solde de l’emploi est ainsi ressorti dans le rouge avec 1 187 emplois nets en moins sur le mois écoulé, selon le baromètre de l’emploi des startups en France de Numeum réalisé avec les données de la plateforme Motherbase. Si la French Tech a tout de même créé plus de 16 000 emplois depuis le 1er janvier 2025 (+ 4,8 %), la situation s’est dégradée au fil des mois. Alors que l’écosystème avait généré 3 889 nouveaux emplois nets en janvier, seulement 792 avaient été créés en août, avant que le solde ne soit donc négatif en septembre.

Dans le détail, ce sont 5 110 suppressions d’emplois qui ont été effectuées en septembre, contre 3 923 créations d’emplois dans le même temps. A titre de comparaison, il y a eu 7 884 créations d’emplois en janvier pour seulement 3 995 suppressions. Une évolution brutale qui laisse craindre le pire pour les prochains mois.

Un décrochage qui risque de s’aggraver dans les prochains mois

En effet, le dernier trimestre 2025 pourrait bien marquer une aggravation de la situation alors que les startups envisageant de geler ou baisser leurs effectifs sont plus nombreuses qu’en 2024. En effet, selon le baromètre sur la performance économique et sociale des startups de France Digitale avec EY, 69 % des jeunes pousses envisagent de recruter dans les douze prochains mois, contre 84 % l’an passé. 17 % ne prévoient pas de recruter et 14 % envisagent de baisser leurs effectifs, contre seulement 5 % en 2024.

Aucun territoire ni secteur n’échappe au phénomène. L’Île-de-France est la région la plus touchée, devant l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne. Quant aux technologies les plus touchées, la data, le SaaS et l’IA ont payé un lourd tribut. Et alors que la France est en quête d’économies pour son budget 2026, les mesures de soutien à l’innovation, comme le crédit d’impôt recherche et le crédit d’impôt innovation, pourraient une nouvelle fois être impactées. Cela pourrait ainsi accélérer la dégradation du marché de l’emploi dans la French Tech durant l’année 2026.