Les rachats de startups françaises, notamment par un grand groupe français, se font rares en ce moment. Et pourtant, voici une opération qui pourrait redonner un peu d'espoir à l'écosystème.
Aujourd’hui, le laboratoire français Ipsen annonce acquérir la biotech française ImCheck Therapeutics pour 350 millions d’euros en numéraire, avec des paiements complémentaires pouvant porter l’opération à 1 milliard d’euros. Ceux-ci sont “conditionnés à la réalisation d’étapes réglementaires et commerciales”, explique le groupe pharmaceutique dans un communiqué.
Financée notamment par les fonds Kurma Partners - membre du groupe Eurazeo et actionnaire-fondateur - Earlybird, Andera Partners, Invus, Wellington Partners, Bpifrance Large Venture et Bpifrance Life Sciences Venture, ainsi que par la Leukemia and Lymphoma Society, ImCheck Therapeutics avait levé près de 100 millions d’euros lors de son dernier tour de table, en juin 2022.
“Une fois finalisée, l’acquisition de ImCheck Therapeutics nous offrira l’opportunité d’étendre notre portefeuille de R&D en oncologie”, indique également David Loew, le Directeur Général d’Ipsen.
La transaction devrait être finalisée d'ici la fin du premier trimestre 2026 : selon les termes de l'accord, par l'intermédiaire d'une filiale en propriété exclusive d'Ipsen SAS, les actionnaires d'ImCheck Therapeutics recevront alors un paiement de 350 millions d'euros sans trésorerie ni dette à la clôture de la transaction, puis des paiements différés en fonction de l’atteinte des différents objectifs.
Des anticorps d’immunothérapie de nouvelle génération
Fondée en 2015 autour des travaux du professeur Daniel Olive, Directeur du laboratoire Immunité et Cancer du Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM), ImCheck Therapeutics développe un portefeuille d’anticorps d’immunothérapie de nouvelle génération, dont son programme de phase I/II ICT01.
“L'équipe menée par Pierre d'Epenoux a développé un anticorps thérapeutique au mécanisme d'action original. Il pourrait améliorer le pronostic des patients atteints de leucémie myéloïde aiguë qui ne sont pas éligibles à une chimiothérapie intensive. Il y a un important besoin de traitements plus efficaces et moins toxiques pour ces patients,” détaille Thibaut Roulon, Directeur d'investissements sénior chez Bpifrance dans un communiqué. Pour la banque publique, ce nouvel “exit” est le troisième depuis 2023 au sein de son fonds InnoBio2.
Une reconnaissance pour la recherche française
De son côté, le Pierre d'Epenoux, président d'ImCheck Therapeutics, souligne que “cette opération vient couronner des travaux scientifiques d'avant-garde menés par la recherche académique française”. Quelques semaines seulement après la levée de fonds d’Adcytherix, une autre biotech spécialisée dans l’oncologie, elle aussi née à Marseille, cette opération vient ainsi mettre un coup de projecteur sur la qualité de l’écosystème français de recherche en santé.