Même si les ventes de rafale sont largement médiatisées par la presse économique, il ne faut pas confondre avec Dassault Systèmes (3DS) éditeur de logiciel qui se développe très fortement avec la plateforme 3DExperience. 3DS mise sur l’innovation de rupture et l’économie numérique pour faire partie intégrante des changements technologiques des 20 prochaines années. Rencontre avec Frédéric Vacher, directeur en charge de la prospective et de l’innovation ouverte chez Dassault Systèmes.


Une boite à outils ultra-performante

Il y a quelques semaines, Outscale, nouveau fournisseur de service cloud dont Dassault Systèmes est investisseur historique, a annoncé le lancement de son accélérateur de startups. Il s’agit pour l’acteur français, de proposer une alternative « Iaas » sérieuse (Infrastructure As A Service) face à des fournisseurs bien installés comme Amazon Web Services ou Microsoft Azure.

Au-delà de la plate-forme Cloud, Dassault Systèmes est développeur de la plateforme 3DExperience truffée de solutions technologiques numériques de pointe, et c’est en ce sens que les startups peuvent tisser de véritables partenariats avec accompagnement en design conception et prototypage avec ce groupe. Avant de formaliser un programme complet d’accompagnement aux jeunes pousses innovantes (celui-ci devrait voir le jour à l’automne), le concours Made in 3D s’affiche comme une des premières initiatives lancées par Dassault Systèmes, pour affiner les besoins technologiques des startups.

« C’est une suite logique que de transformer les résultats issus de ce concours en incubateur, pour faire en sorte que les projets découverts à travers les sélections, puissent passer le stade du prototype, de se concrétiser en entreprise », complète Frédéric Vacher, directeur innovation, qui héberge actuellement un concours sur l’Internet des Objets se clôturant le le 12 juin.

Tous les 6 mois, une nouvelle édition du concours est lancée et plusieurs projets ont déjà été distingués, comme le télescope Open-Source, qui intéresse fortement la NASA. Autre concept que Dassault Systèmes a repéré lors de concours, celui d’un jeune designer basé en Italie, Benoit Ravez. Après une période de maturation du projet, celui est aujourd’hui lancé sous le nom de « Love by Me » en partenariat avec Intermarché et Sculpteo.

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Basée à Velizy (Yvelines), la direction Innovation de Dassault Systèmes (une vingtaine de personnes à ce jour répartie entre Paris, Boston, San Francisco) fait appel à l’ensemble des compétences internes pour accompagner les startups. Un FabLab interne a même été installé sur le Campus depuis 3 ans, permettant de concrétiser rapidement les prototypes des futurs produits innovants.

Makers, FrenchTech et industrialisation du numérique

Partenaire de l’Usine I/O, Dassault Systèmes a su s’implanter dans la mouvance Makers en France, en équipant l’ensemble des solutions logicielles des machines de l’établissement situé rue du Chevaleret, dans le 13ème arrondissement de Paris.

« Je suis persuadé que les makers vont apporter de nouvelles innovations aux industriels. Cela créé une émulation saine : à chaque rupture technologique de nouveaux entrants, des start-ups apportent des innovations et challenge les acteurs traditionnels. L’IoT est simplement l’évolution des produits de nos clients, produits qui furent mécaniques, électroniques, avec du logiciel embarqué et maintenant connectés. » raconte Frédéric Vacher qui a notamment été séduit par de nombreux projets de la FrenchTech comme Lima, Netatmo ou plus récemment le Phantom de Devialet.

Pour lui, la Frenchtech joue depuis quelques mois un rôle important à l’étranger en termes de marketing. L’image que le gouvernement est en train de développer permet de créer une dynamique, de rassembler et apporte du crédit supplémentaire pour les projets français qui ont parfois du mal à s’internationaliser. A ce jour, Dassault Système ne semble pas avoir l’intention de compléter son offre d’accompagnement par le lancement d’un fonds d’investissement. « Historiquement, nous avons une image d’un groupe ayant une forte croissance externe » note Frédéric Vacher. Le focus serait donc orienté sur la partie Design Industriel et sur la recherche d’innovations de rupture.

« Pendant les 30 dernières années, nous avons permis la numérisation 3D des produits, de A à Z, dans les 20 prochaines années, nous allons permettre à nos partenaires et nos clients l’Expérience 3D, le produit dans son environnement et ainsi de numériser la nature et l’homme, de la molécule au corps. Grâce au numérique, nous allons pouvoir leur permettre d’accélérer leurs développements stratégiques, des secteur comme le médicament va profiter de ces avancées dans les années qui arrivent » commente Frédéric Vacher.