Article initialement publié le 18 juillet 2017

Pas plus tard que dimanche soir je regardais une vidéo de Côme Courteault de The Family intitulée " Comment créer sa startup en 48h ? ". Un des thèmes abordés était la liste des raisons, plus ou moins valables, qui empêchent les gens de se lancer à l’aventure et de créer leur startup.

Parmi ces raisons en figurait une qui était " je n’ai pas les compétences pour me lancer ". Il ne s’agit pas ici de juger de la pertinence de la réponse faite par Côme Courteault mais bien de rebondir sur cette question qui me semble assez intéressante si on veut bien se pencher dessus. Alors, faut-il être compétent pour lancer sa startup ?

Quelques principes d’effectuation

La démarche effectuale, à l’inverse de la démarche causale, postule qu’il faut partir de ce qu’on a à sa disposition pour démarrer un projet et construire quelque chose à partir de cela. Parmi les choses qu’on a se trouvent les compétences …

Mais entendons-nous bien, avoir des compétences ne se limite pas à avoir des compétences techniques (savoir coder, savoir créer un algorithme, être un cador en mécanique, etc.). Non, on peut avoir des compétences dans différents domaines : savoir s’exprimer en public, savoir gérer des conflits, savoir fédérer des personnes autour d’un projet, etc.

Ainsi, la question qui devrait se poser n’est pas " faut-il être compétent ? ", mais bien " quelles sont mes compétences ? "

Savoir c’est répéter les erreurs du passé

Cette phrase peut sembler assez radicale mais finalement, c’est ce que pensent certains tenants de la disruption. Moi le premier je clame à longueur de journée que ce ne sont pas les moines copistes qui ont inventé l’imprimerie et après tout, Jeff Bezos n’était pas libraire à l’origine.

Ainsi, avoir des compétences, traduit basiquement en " avoir des connaissances " (ce qui est un abus de langage mais toléré par les gens …) signifie être tenté de reproduire ce qu’on a appris. La raison profonde de ce comportement étant l’aversion que les gens ont à sortir de leur zone de confort.

Il est vrai que savoir comment fonctionne un système peut permettre au mieux de le faire évoluer à la marge, mais pas de le remettre complètement en cause. Ainsi, avoir des compétences dans un domaine donné peut être un frein plus qu’un atout dans une démarche entrepreneuriale.

Savoir c’est éviter les erreurs du futur

Mais avoir des compétences dans un domaine donné peut permettre de savoir comment évolue une situation donnée. Par exemple, avoir quelques compétences en comptabilité peut permettre à un porteur de projet d’éviter bien des erreurs comme par exemple confondre chiffre d’affaires et trésorerie …

Avoir des compétences dans un domaine permet également, en principe, d’anticiper certaines déconvenues. Combien de jeunes pousses disparaissent tout simplement parce qu’elles ont à leur tête des dirigeants qui ne sont pas compétents en management ou en gestion de projet …

Ne pas avoir de compétences et le savoir

La clef de la réussite est sans doute là : le problème n’est pas tant de ne pas avoir de compétences mais de savoir s’entourer de personnes qui en ont ! Bill Gates le disait déjà il y a quelques années : ce qui a fait sa réussite est qu’il a su s’entourer de personnes qui savaient bien faire ce que lui ne savait pas faire …

Ainsi, l’argument qui consiste à dire qu’on ne veut pas se lancer dans la création de sa société parce qu’on n’a pas les compétences nécessaires n’est pas recevable. Pas parce que cela peut être un frein, mais parce que d’une part chacun dispose de compétences qui peuvent s’avérer utiles au moment dit et parce que d’autre part, savoir fédérer des compétences autour de soi est la première étape du succès !

Alors, vous vous lancez quand ?

Article initialement publié sur le blog d’Olivier Sabot