7 mars 2022
7 mars 2022
Temps de lecture : 4 minutes
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Que font les fonds ? Le portrait d’Inovexus Ventures

Dans le paysage foisonnant de l’investissement, les fonds se multiplient… et ne se ressemblent pas. Parce qu’une levée, ce n’est pas simplement encaisser de l’argent et une bonne occasion de communiquer, nous brossons le portrait des fonds d'investissement pour aider les entrepreneurs à s’y retrouver et à choisir le bon investisseur. Au tour d’Inovexus Ventures !
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Philippe Roche, fondateur d'Inovexus Ventures © Inovexus

Dans la jungle des fonds d’investissement, Inovexus Ventures fait office de petit nouveau. En effet, si Inovexus existe en tant qu’accélérateur de startups depuis 2018, son fonds n’est né qu’à la fin de l’année 2021. La cible de ses investissements ? Les startups européennes de la tech à qui Philippe Roche, fondateur de cette société d’investissement, veut donner l’opportunité de devenir des licornes, voire même des décacornes, ces entreprises valorisées à plus d’un ou dix milliards d’euros.

Soutenu par le Crédit Agricole, actionnaire de la SAS Inovexus, Inovexus Ventures assoit l’originalité de son ADN dans son identité " cross-border ". L’idée est en effet de réunir mentors et investisseurs européens et américains afin de soutenir les pépites européennes. Via le programme d’accompagnement, d’abord. Ce dernier repose avant tout sur le riche réseau de Philippe Roche, serial entrepreneur français qui a, par le passé, monté deux startups - Vizua et Alioscopy - aux Etats-Unis.

Des mentors reconnus

" Notre fonds d’accélération, c’est d’abord une grosse machine d’accompagnement, entre 3 et 6 mois, dont le moteur repose sur nos mentors ", explique le fondateur d'Inovexus. Parmi eux, on compte des profils de renom, comme celui de Luc Julia, ancien CTO de Samsung et CSO de Renault, ou encore Christophe Jouin, Director Ecosystem Engineering de Netflix et Laurence Onfroy, Partner d'Inovexus, fondatrice et CEO de TemptingPlaces. " La transmission est au coeur de nos valeurs, et ces mentors sont dans une logique bénévole de passation, de rendre ce qu’ils ont reçu et appris ", poursuit l’investisseur. 

Autre particularité d’Inovexus Ventures : son modèle " rolling fund ". Contrairement aux fonds traditionnels " mono LP " (Limited Partners), qui clôturent et ouvrent de nouveaux véhicules ponctuellement, Inovexus Ventures s’auto-définit comme un fonds " multi LP ", c’est-à-dire qui peut continuellement lever des fonds et accueillir de nouveaux investisseurs de manière flexible. " Nous voulons permettre à plein de Xavier Niel européens de venir participer à ce fonds, précise Philippe Roche. Ce modèle, assez connu aux Etats-Unis à l’image de Y Combinator par exemple, est relativement nouveau en Europe. Il faut utiliser les bonnes pratiques des deux continents pour performer dans l’accélération des startups ". 

Miser sur l’international

Concrètement, parmi les 20 000 dossiers que l'accélérateur Inovexus compte étudier chaque année, la société d’investissement en sélectionne 500 pour passer des entretiens, puis permet à ses coups de coeur d’intégrer son programme d’accélération, et de recevoir un financement early stage à partir de 150 000 euros. Au cas par cas, les LP sont en plus appelés à investir entre 800 000 et 1,5 million d’euros. Le but ? Accompagner la croissance des pépites retenus et les aider dans leur développement à l’international. " L’enjeu est de rendre les startups internationales le plus tôt possible, ajoute Philippe Roche. Il faut qu’elles soient prêtes, dès le départ, à pitcher devant des investisseurs américains et asiatiques ". 

En ce qui concerne sa thèse d’investissement, la société n’a pas de secteur d’activité de prédilection, mais préfère faire reposer ses investissements sur un modèle statistique. " À l’image de Kima Ventures, on veut rester agnostique en investissant de manière la plus large possible pour capter les meilleurs projets le plus tôt possible ", détaille le fondateur du fonds. Autre point d’attention des Partners : faire en sorte d’investir aussi dans des projets portés par des femmes, dans un contexte où les entrepreneuses rencontrent trop de difficultés à lever des fonds. Enfin, la société s’attache à privilégier les secteurs d’activité " qui intéressent les américains -sans préciser lesquels-, pour donner de nouvelles opportunités de financement aux startups européennes via les business Angels outre-atlantique, qui sont très nombreux mais n’ont aujourd’hui pas un accès simplifié à ce marché ". 

Si Inovexus Ventures n’a que deux mois, ses ambitions, elles, sont déjà celles d'un fonds bien installé. Le fonds d’accélération envisage, en effet, une montée en puissance rapide, avec un portefeuille de 40 startups en 2022, 80 en 2023 et l’ambition d’atteindre les 200 startups accompagnées d’ici 2024. " On veut inscrire notre accompagnement dans la durée pour devenir un leader dans le financement de startups en Europe ", conclut Philippe Roche.