Octave Klaba passe la vitesse supérieure. Après l’annonce en avril de négociations exclusives entamées avec son frère Miroslaw et la Caisse des dépôts (Banque des territoires) pour mettre la main sur 100 % des parts de Qwant, l’emblématique fondateur d’OVHcloud vient de révéler que l’opération, qui implique également le rachat de Shadow, serait finalisée au cours de l’été. Sur les réseaux sociaux, Octave Klaba promet de détailler la vision stratégique derrière Synfonium, et par ricochet Qwant, à la rentrée.

Avec Synfonium, l’entrepreneur d’origine polonaise ne cache pas son ambition de donner naissance à un champion européen des services numériques basés sur le cloud, le tout sous le prisme de la souveraineté. Dans ce cadre, des services comme Shadow, connu notamment pour son offre de PC dans le cloud, et donc Qwant seront intégrés. Pour rappel, Qwant, un temps espéré comme le "Google européen", n’a jamais été rentable. Petit Poucet des moteurs de recherche, très loin derrière Google ou Bing de Microsoft, l’entreprise tricolore s’est même retrouvée au bord de la faillite il y a quelques mois, au point de solliciter un rééchelonnement de sa dette auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI).

Qwant, pierre angulaire de Synfonium

Après dix années de galères, aussi bien techniques que financières, pour Qwant, Octave Klaba espère enfin faire décoller le moteur de recherche en profitant de l’impulsion donnée par Synfonium. "L’un de rôles de Synfonium est de créer la masse critique des utilisateurs et des clients B2C et B2B qui vont pouvoir utiliser tous ces services gratuits et payants. Aujourd’hui les entreprises tech SaaS bossent chacun dans leur coin. Demain, nous voulons co-construire cette plateforme avec l’écosystème pour rendre visible toute cette tech européenne et lui trouver les utilisateurs puis les clients", explique le fondateur d’OVHcloud dans un message publié sur LinkedIn et Twitter.

Cependant, ce dernier reconnaît qu’il ne sera pas aisé de réussir ce pari, alors qu’il doit déjà affronter les mastodontes que sont Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure sur le marché du cloud. "Le chemin est long, complexe et coûteux, mais il y a une vraie attente d’avoir cette plateforme dans le cloud SaaS européen qui respecte nos valeurs et nos lois européennes. Je ne sais pas si on va tout réussir ou une partie, ou rien du tout, mais au lieu de dire que c’est impossible, que c’est perdu d’avance, qu’on n’a pas assez de moyens, nous, on va essayer", assure Octave Klaba. Dans ce sens, l’année 2024 donnera de premiers éléments de réponse.