Les startups spécialisées dans la restauration des écosystèmes, dans le développement de nouveaux matériaux, la capture de carbone ou le développement des mobilités propres ont attiré 2,8 milliards d’euros en 2023. Soit 9 % de plus qu'en 2022. « Cela représente un tiers des levées de fonds en capital risque, réalisées par la French Tech, et en fait le premier secteur ayant attiré les investisseurs », souligne Paul-François Fournier, le directeur exécutif de la direction Innovation de Bpifrance, qui publie sa 3ème étude sur les greentechs ce jeudi 4 avril.

Si le secteur s’est démarqué au cours de l’année, c’est notamment grâce au fonds alloués par Bpifrance dans le cadre de France 2030. Ce plan d'investissements, doté de 54 milliards d’euros, vise à rattraper le retard industriel français en investissant massivement dans les technologies innovantes ou le soutien à la transition écologique. « Les greentechs ont bénéficié de 2,9 milliards d’euros dans ce contexte, ce qui a créé un effet de levier auprès des fonds privés », indique Paul-François Fournier. Mais le secteur a aussi bénéficié de la baisse d’attractivité de la tech. « Les investisseurs voient de plus en plus les opportunités qu’offrent les greentechs mais on ne peut pas, pour l’instant, tirer de conclusion. Quand le secteur de la tech sera reparti, les fonds seront peut être moins fléchés vers ces startups », estime le directeur exécutif de la direction Innovation de Bpifrance. 

600 entreprises de plus qu’en 2022 

Au total, le secteur comptait 2750 greentechs fin 2023, soit 600 de plus qu’un an auparavant. Et parmi elles, certaines ont réalisé de grosses levées de fonds. « On recense 240 levées, dont quatre de plus de 100 millions d’euros. » Verkor a annoncé avoir levé "au moins 850 millions d'euros" auprès d'investisseurs privés, et avoir réuni au total "plus de 2 milliards d'euros", pour financer l'implantation de sa gigafactory de batteries électriques à Dunkerque. Accenta a, de son côté, levé 108 millions d’euros pour décarboner les bâtiments grâce à l’IA. 160 millions d’euros ont été réunis par Ÿnsect, spécialisée dans la production d'ingrédients à base d'insectes et Mylight150 a réuni 100 millions pour ses solutions d’optimisation d’énergie solaire dans les foyers. 

Les secteurs ayant le plus attiré les investisseurs en 2023 sont, par ailleurs, la protection des écosystèmes et la transition environnementale, qui représente 26 % des levées. Les nouvelles énergies, avec 22 % des fonds réunis et enfin, l’industrie verte. 

42 % ont un projet industriel 

42 % des startups du secteur ont, par ailleurs, un projet industriel. Ce qui en fait un secteur attractif pour France 2030, qui vise notamment la réindustrialisation française. « Les grosses levées de fonds soulignent la capacité de l’écosystème à avoir des projets d’ampleur, estime Paul-François Fournier. On note un alignement entre réindustrialisation et greentechs auquel on croit fortement. » 

Grâce à cette dynamique, la France se positionne en 2ème position en Europe pour les levées de fonds, derrière le Royaume-Uni. « Cela fait cinq ans qu’on pousse tous ces sujets. Avec le transfert de technologies, les financements de France 2030, le plan climat lancé il y a trois ans..., énumère le directeur innovation de Bpifrance. Petit à petit, ces efforts commencent à porter leurs fruits. »