Les Low Tech ne rejettent pas la technologie moderne : avec des solutions technologiques simples, durables, saines et accessibles à tous, elles proposent une réflexion sur notre usage de la technologie, afin de minimiser notre empreinte écologique. Grâce à des solutions éco-conçues qui répondent à des besoins fondamentaux (manger, boire, être en bonne santé…), les Low Tech cherchent à faire « mieux avec moins » afin de réduire la dépendance aux ressources non renouvelables et les déchets technologiques (four solaire, toilettes sèches, frigo du désert…). Cette approche inspire les écoles d’ingénieurs, comme l’Icam, qui souhaitent proposer à leurs étudiants des projets ambitieux sortant des sentiers battus, et qui encouragent l’entrepreneuriat dans ce domaine.
Comme en témoigne Paul Mouraz, alumni de l’école et fondateur de l'Avant d'Après : « Initialement, j’avais entendu parler des Low Tech par l’un de mes amis : c’était pour moi la croisée entre inventer, développer, améliorer… et c’est meilleur pour l’environnement que de fabriquer des moteurs d'avion ! Après mon cursus à l’Icam et la fin du premier confinement, j’ai compris que je devais créer ma place et mon job, et l’école a rapidement relayé mes initiatives. »
Faire de la Low Tech un enjeu de formation
La formation joue un rôle crucial dans la sensibilisation aux Low Tech, en particulier dans les écoles d'ingénieurs où les futurs professionnels mêlent ces principes à leur conception du métier. Par exemple, en intégrant ces concepts et valeurs dans ses cursus, l’Icam permet à ses étudiants de se familiariser avec des pratiques respectueuses de l'environnement, tout en les sensibilisant aux connaissances et compétences liées à l’environnement (calcul d’un bilan carbone, étude du cycle de l’eau, l’éthique, la place de l’Homme sur Terre, …).
« Nous formons des hommes et des femmes libres, engagés, conscients, acteurs de leurs projets et de leur vie, et c’est pour cela que nous avons intégré dans une formation d'ingénieur généraliste des connaissances autour des Low Tech », explique Gilles Vandecaveye, directeur général de l'Icam. « C’est, pour nous, la suite logique de tout ce que nous avons déjà mis en place : il s’agit d’une façon de faire de l’ingénierie et des choix en pleine conscience. »
Apprendre la Low Tech par la pratique
Les campus favorisent l’apprentissage des Low Tech en proposant des missions professionnalisantes à leurs étudiants afin de mettre en pratique les théories étudiées durant leur cursus et d’exposer les étudiants à des problématiques concrètes. C’est notamment le cas de l’association Biosphère Expérience, qui a pu bénéficier d’un accompagnement par l’Icam : épaulée par 5 groupes d’étudiants de cinquième année, 3 à Nantes et 2 à Paris, l’association imagine une biosphère urbaine permettant de vivre en 2040 grâce à des innovations Low Tech au sein d’un milieu urbain dense, tout en respectant les objectifs environnementaux de l’ONU.
« Nous travaillons avec le CNES, de nombreux experts et avec l’Icam, précise Corentin de Chatelperron, créateur du Low-Tech Lab et fondateur de l’association Biosphère Expérience. Grâce aux services aux entreprises de l’école, je suis considéré comme un client ; quand j’étais moi même étudiant, nous recherchions des projets, non pas pour avoir une bonne note mais pour progresser : aujourd’hui, ces mêmes étudiants nous accompagnent sur des sujets comme la régulation thermique et hygrométrique de l’appartement, ou imaginent une machine pour faire du sport en faisant la lessive, tout en générant de l’électricité. »
« Le monde de demain n’existera pas sans Low Tech et les enjeux de formation comme de transformation de la société sont importants, ajoute Gilles Vandecaveye. Pour s’y former, il n’y a rien de mieux que de mettre nos étudiants ingénieurs avec des ingénieurs. Notre pôle de services aux entreprises propose des projets de R&D pour les entreprises, avec des innovations concrètes. La Low Tech, c’est l'ingénierie au sens noble du terme : imaginer, concevoir et produire pour rendre le monde meilleur ! »