Il était attendu pour son plan budgétaire qu’il prépare en secret depuis plusieurs mois. Le Premier ministre François Bayrou vient de présenter sa feuille de route, ce mardi 15 juillet, pour réaliser 43 milliards d’’euros d’économies l’an prochain, et ramener le déficit à 4,6% du PIB. Il a égrainé de multiples propositions pour le budget 2026, avant les débats prévus à l’automne. Certaines concernent spécifiquement les startups françaises et l’entreprenariat. Maddyness vous résume ce qu’il faut retenir de cette conférence de presse.

Simplification et baisse des subventions 

François Bayrou veut « baisser les obligations, les contraintes et la bureaucratie et en échange, baisser les subventions et les aides de toutes natures ». Il propose à tous les acteurs, dont les startups, qu’il a expressément citées, les PME et les grands groupes "de mettre au point avec le gouvernement dès cet été, la liste des simplifications et des allègements de liberté qui sont nécessaires, utiles ou souhaitables ». Il propose de régler ces questions par ordonnance « tout de suite et dès l’automne », en le justifiant par le caractère « d’urgence nationale ».

IA et cybersécurité en priorité 

« L'intelligence artificielle (IA) doit devenir un outil concret et utile dans tous les secteurs », affirme François Bayrou, qui énonce « jusqu'à 20% de gains de productivité » générés grâce à l’IA ». Le Premier ministre souhaite réorienter les investissements du plan France 2030 prioritairement vers l’IA et la cybersécurité.

Augmentation de l’enveloppe pour le capital risque

Le locataire de Matignon veut mettre les « financements européens au service de la croissance des entreprises européennes ». Il précise que « le capital risque est un outil puissant pour l’innovation et la croissance des entreprises. Nous consacrerons 900 millions d’euros de financements en fonds propres supplémentaires à l’investissement dans les entreprises ». Cela ira aux entreprises innovantes. 

Une contribution pour les plus fortunés 

François Bayrou veut créer une nouvelle « contribution de solidarité » pour « les plus fortunés ». Elle touchera les personnes aux plus hauts revenus. « Le but est de demander plus à ceux qui ont davantage. » Ce dernier souligne aussi que des « mesures complémentaires contre l'optimisation abusive des patrimoines non productifs » seraient mises en place.

Sur cette contribution éventuelle, France Digitale alerte. Si l'organisme ne se positionne pas sur l'opportunité de la création d'une telle axe, l'association énonce qu'elle sera attentive « à exonérer de l’assiette de cette taxe les investissements dans les PME innovantes ». Elle poursuit : « la suppression de l’ISF en 2017 a eu pour effet direct de libérer des capacités d’investissement dans les startups en amorçage, en particulier par des fondateurs de startups et des business angels. L’écosystème ne peut se permettre de perdre de nouveaux investissements en phase “early stage”, au risque de détruire une décennie d’efforts pour faire de la France le premier écosystème de startups en Europe ».

Vers un "Buy European Act"  ? 

Le Premier ministre souhaite réformer les achats publics, assouplir les procédures et « changer les règles au niveau européen pour nous permettre d'acheter européen ». Cela signifie qu'il plaide en faveur d'un "Buy European Act", c'est à dire instaurer une préférence européenne dans les marchés publics. Ce qui pourrait favoriser la French Tech. 

Retards de paiements

Le Premier ministre propose de s'attaquer aux retards de paiements. Il suggère de durcir les sanctions contre les entreprises qui imposent des retards de paiements trop longs à leurs partenaires commerciaux, en leur imposant une punition financière pouvant aller « jusqu'à 1% du chiffre d'affaires ». 

« L'État est déterminé à renforcer les sanctions à l'égard des débiteurs en cas de retard de paiement de ces créances. A l'avenir, ces sanctions pourront aller jusqu'à 1% du chiffre d'affaires pour mettre fin à des pratiques qui fragilisent notre tissu économique », souligne François Bayrou, constatant qu'il s'agit de « l'un des problèmes fondamentaux auxquels les entreprises et notamment les PME se trouvent confrontées ».