Si les femmes ne représentent que 30%, en 2024, des équipes des fonds de capital-investissement, cette part continue d’augmenter et de grappiller un point chaque année depuis 2021, d’après le baromètre annuel de France Invest, réalisé avec Deloitte. La proportion des femmes dans les comités d’investissement, elle, s’établit à 25%, au même niveau que l’année précédente. Les choses évoluent donc… lentement. Le nombre de recrutements a fortement diminué entre 2023 et 2024 pour les fonds d’investissement en private equity (-15%), mais la part de recrues féminines se maintient à plus de 40%.
Les sociétés d’investissement, malgré des vœux pieux d’aller vers plus de parité, ne développent pas assez de politiques concrètes pour atteindre cet objectif. D’après le rapport de France Invest, 83% des fonds affirment désirer plus de parité en interne. Ils sont seulement 38% à instaurer des objectifs chiffrés et mesurables en ce sens. Un chiffre en baisse de presque 2 points. Côté participations, le baromètre relève qu’en 2024, sur la base de notre échantillon, les fonds ont en moyenne 57% de participations avec des femmes aux instances exécutives mais seulement 11% avec une femme présidente, DG ou gérante.
Parité dans les fonds : plus une priorité ?
Le contexte économique pèse également sur les objectifs de parité. Les LPs baissent leurs exigences sur la question de la parité : 69% d’entre eux prenaient en compte les critères de parité de l’équipe de gestion dans leurs due diligence en 2023. Ce chiffre baisse à 64% en 2024. Ils ne sont que 65% parmi les LPs qui ont répondu à regarder les différentes politiques de parité mises en place dans les fonds. Seuls 11% d’entre eux proposent des objectifs chiffrés et datés.
L’engagement de ces grands investisseurs est en baisse par rapport à 2023. Ils sont moins nombreux à formaliser des critères pour suivre les améliorations dans les fonds dans lesquels ils investissent. En 2023, ils étaient près de 40%, ils sont moins d’un tiers à le faire en 2024. La part de ceux qui demandent à leurs fonds de produire un rapport annuel sur ces politiques baisse également et passe de 13% en 2023 à 8% en 2024.
Le retournement de l'économie qui a fortement pesé sur la French Tech influe sur les politiques mises en place par les LPs et les GPs. La priorité est au rendement et au TRI et non plus aux politiques inclusives. Mais, si le contexte est plus tendu, il ne doit pas faire reculer les acteurs de l'écosystème.