Après avoir élu Paris capitale européenne de la tech en mai dernier, la plateforme de données Dealroom vient de dresser son classement des dix licornes françaises les plus valorisées. Un top 10 intitulé “La crème de la crème”. Au total, les dix scaleups représentent une valorisation de près de 50 milliards d'euros.
1) Mistral AI (valorisation : 6,5 milliards d’euros)
Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix sont à la French Tech ce que Léon Marchand est à la natation : des jeunes premiers qui raflent tout et à qui tout sourit. Si bien que leur entreprise, Mistral AI, est considérée comme la plus grosse scale-up française un le représentant de l’IA générative “à la française”Mistral a été un des acteurs phares du Sommet de l’IA en février dernier. La scale-up pourrait lever 1 milliard d’euros dans prochainement, selon des informations de presse. D’aucuns misent aussi sur une vente à Apple. Rien que ça …
2) Doctolib (valorisation : 6,4 milliards d’euros)
Même nos aïeuls l'utilisent ! Doctolib, la startup spécialisée dans les solutions numériques pour le secteur de la santé, prend la deuxième place de ce classement. L’application, qui permet une mise en relation digitale entre des patients et plus de 400 000 praticiens de santé, n’en finit plus de grimper. Présente dans le quotidien des Français depuis une dizaine d'années, la société s’était révélée cruciale dans l’endiguement de la pandémie de Covid-19 en 2020. Si elle n’est pas rentable pour le moment, Doctolib compte sur la vente de logiciels et la mise en place de l’IA sur son application pour atteindre un EBITDA positif cette année. Elle a procédé à une levée de fonds de 500 millions d’euros en 2022. Présente dans 4 pays, la startup a récemment publié ses comptes. Elle a réalisé un revenu annuel récurrent (ARR) de 348 millions d’euros, soit +22,5% sur un an, pour un Ebitda négatif de -53,8 millions d’euros. L’entreprise prévoit d’être rentable cette année.
3) Back Market (valorisation : 5,7 milliards d’euros)
15 millions de consommateurs et enfin la rentabilité. Cette entreprise française fondée en 2014 s'est imposée comme la plateforme de référence pour l’achat d’appareils électroniques reconditionnés. Back Market connecte directement les consommateurs à plus de 1 800 reconditionneurs professionnels à travers le monde, dont Playstation, avec qui un partenariat a été signé au mois de septembre 2024. En dix ans, l’entreprise a vendu plus de 30 millions d’appareils dans 18 pays, tout en permettant d’éviter l’émission de plusieurs centaines de milliers de tonnes de CO₂ grâce à la prolongation de la durée de vie des appareils électroniques.
4) Contentsquare (valorisation : 5,6 milliards d’euros)
Ils viennent tout juste de fêter leurs noces de muguet, soit leur 13 ans ! La scale-up Contentsquare, fondée en 2012, a la particularité d’avoir toujours conservé le même CEO à sa tête depuis sa création, à savoir Jonathan Cherki. L'entreprise est un spécialiste de l’analyse du parcours client sur les sites internet. Elle emploie près de 2 000 collaborateurs à travers le monde, répartis entre une quinzaine de locaux. Contentsquare avait dévoilé en novembre dernier de nouveaux outils basés sur l’IA générative pour “rétablir l’analytique”.
5) Qonto (valorisation : 4,8 milliards d’euros)
La fintech française qui ambitionne devenir la référence bancaire des entreprises en Europe.
Fondée en 2017 par Alexandre Prot et Steve Anavi, Qonto s’est imposée comme le leader européen de la gestion financière pour les PME, les indépendants et les TPE, le tout en proposant une solution 100% digitale. Il y a quelques semaines, la société a déposé une demande de licence bancaire afin d’élargir son offre à des produits de crédit et d’épargne. Elle compte viser les 2 millions de clients d’ici 2030, contre 600 000 actuellement.
6) Alan (valorisation : 4,4 milliards d’euros)
Un demi-milliard de revenus sur l’année écoulée, un récent contrat historique avec Bercy, 12 000 nouvelles entreprises clientes : Alan est en pleine ascension. Ayant obtenu en 2016 l'agrément pour devenir assureur indépendant (une première en plus de 30 ans), l’entreprise fondée par Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin compte aujourd’hui près de 700 000 assurés à travers l’Europe. En outre, une série F a été conclue au mois de septembre 2024, ayant permis de lever 173 millions d’euros, ce qui devrait permettre en partie à Alan d’être rentable en 2026.
7) Sorare (valorisation : 4,3 milliards d’euros)
C’est peut être la surprise de ce classement ! Dealroom place Sorare 7ème de ce classement. La plateforme de jeu, dont le principe consiste à échanger des NFT pour gérer une équipe virtuelle, compte actuellement près de 2 millions d’utilisateurs à travers le monde. Cependant, l'entreprise de Nicolas Julia et Adrien Montfort a connu un fort recul de son activité lors des deux dernières années. Son chiffre d’affaires est en chute libre depuis trois ans. Il aurait baissé de 59% en 2023 pour s’établir à 59 millions d’euros. Puis, il aurait diminué de 27% l’année dernière pour se situer à 43 millions d’euros. L’entreprise prévoit cette année une activité seulement de 42 millions d’euros. Plus inquiétant encore : l’ex-champion de la French Tech perd plus de 220 millions d’euros en 2023, puis environ moitié moins l’année dernière. Une relance de l’activité est à prévoir dans les prochains mois, comme l’a annoncé l’un de ses cofondateurs dans nos colonnes le mois dernier. "Aujourd'hui, nous avons un horizon de retour à la profitabilité dans les 12 à 18 mois, avec un plan très clair qui ne repose pas sur le recours à une éventuelle série C ", déclarait Nicolas Julia en avril dernier. La startup avait levé 680 millions d’euros en 2021.
8) Verkor (valorisation : 3,7 milliards d’euros)
Deux de ses cadres viennent de jeter l’éponge, mais la côte de Verkor ne désemplit pas. L’entreprise grenobloise spécialisée dans le développement de batteries électriques vient en effet de voir partir Sylvain Paineau et Gilles Moreau, deux de ses cofondateurs. La licorne française, considérée comme la startup la plus financée de la French Tech, vient par ailleurs de décrocher une subvention de l’Union européenne dans le cadre du programme innovation. Cette enveloppe devrait lui permettre de poursuivre les tests de son usine dunkerquoise, censée produire quelque 12 Gigawatts d’ici 2028.
9) Mirakl (valorisation : 3,5 milliards d’euros)
Carrefour, Decathlon, H&M, Galeries Lafayette ou encore Airbus, tous font confiance à Mirakl. Fleuron de la French Tech, l’entreprise fondée en 2012 s’est imposée comme un leader mondial en ce qui concerne les solutions logicielles de marketplace. Un accent devrait être mis dans les prochains mois sur l’IA, puisque l’entreprise a annoncé en début d’année avoir doublé ses investissements dans ce secteur. Présente dans plus de 40 pays, Mirakl vient tout juste de signer un partenariat avec le géant africain du e-commerce Jumia, permettant d'accroître ses activités dans 9 nouveaux pays.
10) Poolside (valorisation : 3 milliards d’euros)
Une ambition folle et deux paris réussis. Avant même de lancer un quelconque produit, Poolside cherchait à lever 500 millions d’euros et à obtenir une valorisation supérieure ou égale à 3 milliards d’euros. C’est désormais chose faite pour cette licorne franco-américaine qui a choisi de s’installer en 2024 à Paris. Ces deux facteurs permettront à Poolside de poursuivre le développement de son produit d’intelligence artificielle LLM, qui devrait être complètement dédié à la génération de codes logiciels.