Les températures grimpent, les vagues de chaleur se multiplient, et les incendies s’intensifient. Les crises climatiques nous frappent de plein fouet, accompagnées d’une myriade d’autres défis : raréfaction des ressources, tensions géopolitiques, inégalités croissantes. Face à ces bouleversements, l’innovation n’est plus un luxe ou une aspiration lointaine. Elle est une nécessité absolue, une urgence vitale. Pour répondre à ces défis colossaux, une transformation profonde des industries s’impose. Mais cette métamorphose ne pourra se faire sans réunir trois conditions essentielles : l’adhésion des investisseurs, une approche systémique des innovations pour modéliser, simuler et optimiser le système global dans lequel nous nous trouvons pour éviter les externalités négatives en amont ou en aval, et enfin, l’audace de l’innovation de rupture.

Ce dernier point est crucial. Car si l’innovation incrémentale permet d’améliorer l’existant, elle ne suffira pas à répondre aux enjeux planétaires. Nous avons besoin de regarder le monde avec des yeux nouveaux, de solutions radicales, capables de redéfinir les règles du jeu. Pourtant, pour les grandes entreprises, s’engager dans cette voie est un véritable défi. Leur héritage – des décennies d’expertise, des infrastructures lourdes, des modèles d’affaires bien établis – peut devenir un frein à l’agilité nécessaire pour innover en profondeur.

C’est là qu’interviennent les startups. Ces jeunes pousses, avec leur agilité, leur capacité à partir d’une feuille blanche et leur audace, sont des catalyseurs d’innovation. Elles osent explorer des territoires inconnus, imaginer des solutions inédites, et prendre des risques que les grands groupes hésitent parfois à assumer. Mais pour transformer leurs idées en solutions à grande échelle, elles ont besoin des ressources, de l’expertise et des réseaux des grandes entreprises.

Prenons l’exemple de XSun, une start-up visionnaire qui a conçu des drones solaires capables de voler sans aucune empreinte sur l’environnement et sur de longue durée pour surveiller les forêts et prévenir les incendies. Une innovation radicale pour des missions de surveillance qui remplace l’hélicoptère, particulièrement nécessaire face à l’intensification des feux de forêt ces dernières années : en intervenant au plus tôt, on réduit ainsi les destructions pour un impact positif sur la société ! Pourtant, cette idée n’aurait jamais pu « décoller » sans le soutien d’un partenaire industriel comme le 3DEXPERIENCE Lab de
Dassault Systèmes.

Ce partenariat illustre une vérité essentielle : l’innovation se nourrit de collaboration. Startups et grands groupes se complètent et s’enrichissent mutuellement. Bien sûr, cette coopération vient avec ses défis – mais ce sont autant d’opportunités de grandir ensemble. Les grandes entreprises doivent composer avec des modèles d’affaires rigides, un calendrier resserré de priorités business à court terme, des processus parfois lourds, et une aversion naturelle au risque. Lancer des projets d’innovation de rupture implique de bousculer des habitudes, étendre le temps de réalisation et miser davantage sur une vision à long terme, bousculer ses certitudes et accepter l’incertitude. De leur côté, les startups, sont agiles et vont vite, mais ont du mal à industrialiser leur solution et à passer à l’échelle. Elles doivent apprendre à naviguer dans des écosystèmes complexes, à s’adapter aux contraintes des grands groupes, et à intégrer des processus parfois éloignés de leur culture agile. Entre les deux, la temporalité est différente, on doit la réconcilier.

Pourtant, c’est en conjuguant nos expertises que nous parviendrons à transformer les défis actuels en opportunités durables. Cette dynamique de coopération peut être facilitée par une plateforme souveraine, garantissant une collaboration sécurisée autour du jumeau numérique. À ce titre, la collaboration entre la start-up Wandercraft et le Groupe Renault constitue un exemple concret : l’intégration d’un exosquelette, initialement conçu pour accompagner les personnes en situation de handicap, ouvre de nouvelles perspectives pour repenser la mobilité de demain.

Les deux prochaines décennies seront celles de la transformation industrielle. Mais cette métamorphose ne pourra se faire sans un engagement collectif. Nous devons casser les silos entre les grands industriels et les startups. Nous devons multiplier les partenariats, encourager les grandes entreprises à adopter une culture d’innovation ouverte, et renforcer notre soutien aux jeunes pousses. L’esprit d’entreprendre doit devenir une valeur partagée, un moteur commun pour construire un avenir résilient. Car l’innovation de rupture n’est pas seulement une réponse aux crises actuelles. Elle est une promesse d’espoir, une opportunité de réinventer notre monde. Cette promesse ne se réalisera pas seule. Elle exige de nous, acteurs de l’industrie, de l’investissement et de l’innovation, un engagement sans faille. Pas demain, mais aujourd’hui.