Un peu moins de trois ans après sa mue pour devenir Hexa, le startup studio à l’origine d’Aircall, Front ou encore Spendesk, poursuit sa structuration pour élargir son champ d’action. Pour cela, les fondateurs d’Hexa, Thibaud Elzière, Quentin Nickmans et Amaury Sepulchre, ont décidé de nommer un CEO. Il s’agit de Matthieu Gombeaud, Il a pris ses fonctions il y a quelques semaines. Histoire de se mettre en jambes pour relever le défi qui l’attend.
Matthieu Gombeaud gravitait déjà dans la galaxie d’Hexa, puisqu’il sort de plus de trois années chez Aircall, pépite de la téléphonie d’entreprise lancée au sein du startup studio. «Quand je suis allé chez Aircall, je ne voulais pas rester consultant toute ma vie. Je voulais un job très go-to-market et je n’ai pas été déçu. J’ai pu contribuer à l’ouverture des bureaux à San Francisco et à Mexico», raconte le tout nouveau patron d’Hexa. «Pour passer un nouveau cap, il fallait bouger aux États-Unis, mais j’avais envie de rester ici. Les fondateurs d’Hexa cherchaient un CEO, et ça correspondait à ce que je recherchais car je voulais rester dans la tech», ajoute-t-il.
«Nous voulons aider les entrepreneurs à n’importe quel moment de leur aventure entrepreneuriale»
Au début de l’été, Matthieu Gombeaud a donc débarqué dans La Cristallerie, siège lumineux du startup studio au cœur de Paris. «C’est important d’être présent sur place pour pousser les équipes. J’ai envie de revenir aux débuts d’eFounders dans l’état d’esprit. En plus, j’habite à 500 mètres de la Cristallerie, c’est plutôt pratique», sourit celui qui est passé par les rangs de Boston Consulting Group (BCG) avant de rejoindre Aircall.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Matthieu Gombeaud sera chargé de poursuivre la diversification d’Hexa. «On ne veut pas se cantonner à notre rôle de startup studio. Nous voulons devenir une véritable plateforme au service des entrepreneurs pour les aider à n’importe quel moment de leur aventure entrepreneuriale», assure-t-il. Les premières briques de cette approche ont été posées avec «Start», le programme historique de création de startups popularisé avec eFounders pour lancer chaque année une douzaine de jeunes pousses, et «Scale», l’initiative pour réveiller les belles (startups) endormies du SaaS B2B.
Les fondateurs historiques ne vont pas quitter Hexa
Pour les différentes composantes d’Hexa, les fondateurs historiques seront d’ailleurs mis à contribution. «Thibaud, Quentin et Amaury ne disparaissent pas. Ils me laissent les clés du camion mais on va travailler ensemble. Ils pourront justement avoir un rôle plus opérationnel au plus près du terrain. Quentin va se concentrer sur Scale, Amaury sur Start pour transformer nos boîtes avec l’IA et Thibaud va développer une activité manquante entre Start et Scale», indique Matthieu Gombeaud.
«Avec eFounders, nous avons démocratisé un modèle de studio dans lequel nous construisions des startups from scratch, en apportant l’idée, en trouvant les cofondateurs et en les accompagnant pendant 12 mois jusqu’à l’indépendance, principalement dans le software B2B. Avec Hexa, nous allons plus loin : élargir notre accompagnement à d’autres secteurs et à d’autres stades de maturité, tout en restant dans l’univers du logiciel», résume Thibaud Elzière, co-fondateur d’Hexa, qui va être également bien occupé ces prochains mois avec son projet d’incubateur à Bruxelles.
«Je viens pour faire ce que Sam Altman a fait chez Y Combinator»
Avec cette nouvelle organisation, Hexa entend ainsi monter en puissance pour accompagner les entrepreneurs à des étapes clés du développement de leur projet, dans différentes verticales, en leur apportant aussi bien du capital financier que du capital humain. L’objectif est à terme d’accompagner 30 à 40 startups par an d’ici 2030, avec l’appui de Partners recrutés par les fondateurs d’Hexa.
Si c’est le rythme visé, Matthieu Gombeaud n’en fait une obsession pour autant. «On veut plutôt soutenir 10 boîtes, avec 8 superstars, qu’en créer 30 avec 27 qui se cassent la figure. Aujourd’hui, il n’y a que tous les meilleurs qui font la différence, donc on va prendre notre temps pour recruter les meilleurs Partners et entrepreneurs», précise le nouveau CEO d’Hexa. Et de conclure avec une ambition assumée : «Je pense qu’Hexa peut avoir un impact aussi fort que Y Combinator sur le monde du SaaS. Je viens pour faire ce que Sam Altman a fait chez Y Combinator (il dirigera l’accélérateur américain entre 2014 et 2019, ndlr). J’ai envie de faire quelque chose de dingue.»