6 novembre 2025
6 novembre 2025
Temps de lecture : 5 minutes
5 min

French Tech 2030 : quelles sont les 80 startups de la nouvelle promotion ?

Lancé en 2023, le programme French Tech 2030 revient avec une nouvelle salve d'entreprises à propulser. L'IA est forcément à l'honneur, mais aussi la cybersécurité, le quantique, le spatial ou encore la robotique.
Temps de lecture : 5 minutes

Bâtir la souveraineté technologique de la France, c’est l’objectif revendiqué par la Mission French Tech avec le programme French Tech 2030. Lancé en 2023, le dispositif s’inscrit, comme son nom l’indique, dans le sillage du plan de relance France 2030 porté par l’État.

Après une première promotion de 125 startups il y a deux ans, la Mission French Tech a dévoilé ce jeudi 6 novembre une nouvelle cohorte de 80 jeunes pousses depuis les locaux de Future4Care, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Pour l’occasion, Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique, Anne Le Hénanff, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique qui accordé sa première interview en exclusivité à Maddyness, Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, et marraine du programme, ainsi que Julie Huguet, directrice de la Mission French Tech, étaient présents.

L’IA en force devant la cybersécurité et la robotique

Sans surprise, cette deuxième promotion met largement à l’honneur des startups développant des solutions dans l’intelligence artificielle, mais aussi dans les infrastructures de réseaux, les semi-conducteurs, la cybersécurité, le quantique, le spatial ou encore la robotique. Dans l’IA, on retrouve ainsi 18 pépites, à l’image de Comand AI, Entalpic, Spore.Bio et XXII. De son côté, la cybersécurité compte 14 ambassadeurs, comme GitGuardian, Qevlar AI et YesWeHack. Secteur qui a le vent en poupe, la robotique est, pour sa part, représentée par 13 jeunes pousses, dont Enchanted Tools, Galam Robotics, Iktos et Shark Robotics. A noter que 16 lauréats faisaient déjà partie de la première promotion du programme, comme Quandela, Whitelab Genomics, Cailabs, GitGuardian, Enchanted Tools ou encore Spectronite.

La liste des 80 startups qui constituent la deuxième promotion du programme French Tech 2030.

Ces sociétés connaître une trajectoire similaire à celle de Mistral AI et Alice & Bob, pépites tricolores qui figuraient dans la première promotion du programme French Tech 2030. Pour les imiter, les lauréats vont pouvoir bénéficier pendant un an d’un accompagnement sur-mesure pour accélérer le développement du business tout en faisant sauter les verrous réglementaires et administratifs. «Cette promotion French Tech 2030 est pleine d’ambitions avec une réelle volonté d’œuvrer pour la grandeur européenne et de rayonner à l’international. Dans un contexte économique complexe, le challenge entrepris par cette deuxième promotion du French Tech 2030 est grand, et nous nous engageons à leurs côtés pour questionner, soutenir, renforcer et accélérer leurs modèles d’affaires ambitieux et robustes», a assuré Julie Huguet, directrice de la Mission French Tech.

138 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024

Cette cuvée 2025 du programme French Tech 2030 représente 130 millions d’euros investis dans la R&D l’an passé et 1,1 milliard d’euros levés. Ensemble, elles pèsent 353 brevets et souhaitent accélérer leur passage à l’échelle industrielle. Parmi les lauréats, dont 60 ont le statut de jeunes entreprises innovantes et 71 bénéficient de crédits d’impôt recherche et d’innovation, 18 usines sont déjà sur les rails et 27 sont dans les cartons, soit 45 projets au total. L’ADN deeptech des sociétés retenues se retrouve dans le profil des fondateurs. 83 % ont un doctorat et/ou un diplôme d’école d’ingénieur, et 30 % exercent en tant que chercheur dans le public ou le privé. Par ailleurs, 61 % des CEO et 59 % des fondateurs sont issus d’écoles d’ingénieurs.

Au niveau de leur traction, 75 % des entreprises lauréates sont déjà entrées en phase commerciale. Ces 60 lauréats cumulent 138 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Ce sont également des entreprises qui recrutent dans la mesure elles représentent déjà près de 3 200 salariés en France et s’inscrivent dans une forte dynamique de création d’emplois, avec une augmentation moyenne de 45 % de leurs effectifs en 2025, soit 1300 embauches nettes.

La plupart des lauréats ont aussi un rayonnement au-delà de l’Hexagone, avec une présence physique ou commerciale dans 53 pays. 55 % d’entre eux commercialisent leurs solutions à l’échelle européenne, notamment en Allemagne. Par ailleurs, 51 % se sont lancés sur le marché nord-américain, 26 % en Asie, 20 % au Moyen-Orient, 11 % en Afrique, 5 % en Océanie et 4 % en Amérique du Sud. A moyen terme, 71 des 80 entreprises sélectionnées souhaitent s’étendre sur le marché européen, 66 sur le marché nord-américain, 50 sur la marché asiatique et 40 % le Moyen-Orient, 16 % l’Océanie, 15 % l’Afrique et 13 % l’Amérique du Sud.

«Nous continuerons à créer de nouveaux Mistral français»

Au sein du programme French Tech 2030, ces 80 lauréats espèrent amplifier cette bonne dynamique dans un climat économique et politique assez morose qui plombe entrepreneurs et investisseurs. Réputé pour son bassin de talents et son expertise dans la deeptech, notamment dans l’IA, la France a en effet de beaux arguments à faire valoir. Mais encore faut-il être capable de sortir du «French bashing» dont les Français sont les champions eux-mêmes !

«Soutenir les futurs champions français du quantique, de la cybersécurité, de la robotique ou encore de l’intelligence artificielle, c’est construire les fondations de notre souveraineté numérique», a estimé Anne Le Hénanff, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique. Avant d’ajouter : «Le French Tech 2030 n’est pas un programme de plus, mais notre meilleur allié pour la décennie à venir. Nous continuerons à créer de nouveaux Mistral français et à investir massivement dans les secteurs stratégiques car notre indépendance en dépend.» Mistral AI fait en effet figure d’étendard de la French Tech, et plus encore depuis que la startup d’Arthur Mensch est devenue la première décacorne tricolore à la faveur d’une levée de fonds XXL de 1,7 milliard d’euros en septembre.

Maddynews
La newsletter qu'il vous faut pour ne rien rater de l'actualité des startups françaises !
Partager
Ne passez pas à côté de l'économie de demain, recevez tous les jours à 7H30 la newsletter de Maddyness.
Légende photo :
La France est l'un des écosystèmes d'IA les plus dynamiques d'Europe. Crédit : Maddyness.