Sorare poursuit sa réorganisation pour revenir à l’équilibre. En effet, la licorne française serait en passe de réduire ses effectifs, selon nos informations. L’état-major de la société a présenté cette semaine un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui concerne 35 % de ses effectifs, soit une trentaine de postes parmi les 110 salariés de l’entreprise.
Dans ce cadre, une procédure d’information et de consultation va s’ouvrir pour une durée maximale de deux mois. C’est à l’issue de cette procédure que la réduction des effectifs sera effective. Si ce PSE ne concerne que la France, Sorare a également pris la décision de fermer son bureau new-yorkais. L’an passé, l’entreprise avait déjà réduit son équipe américaine pour se recentrer sur Paris.
Adrien Montfort quitte son poste de CTO
En parallèle, Adrien Montfort, qui a fondé Sorare avec Nicolas Julia, va prendre du recul. Ainsi, il va lâcher ses fonctions de directeur technique, tout en conservant son siège au conseil d’administration. Ce sont Pierre Duperrin et Thomas Desgrippes qui vont récupérer les attributions du co-fondateur de la licorne tricolore.
Avec cette réorganisation interne, Sorare espère retrouver sa vitesse de croisière après avoir traversé des années compliquées dans la foulée de sa série B XXL de 680 millions de dollars qui avait propulsé sa valorisation à 4,3 milliards de dollars. Plus tôt cette année, L’Informé avait révélé que le chiffre d’affaires de la société aurait baissé de 59 % en 2023 pour s’établir à 59 millions d’euros. Puis, il aurait diminué de 27 % l’année dernière pour se situer à 43 millions d’euros. Dans le même temps, Sorare aurait perdu plus de 220 millions d’euros en 2023, puis environ moitié moins l’année dernière. L’entreprise prévoirait cette année une activité de seulement 42 millions d’euros.
«J’ai décidé d’accélérer l’horizon de retour à la profitabilité»
Il y a six mois, Nicolas Julia avait reconnu auprès de Maddyness qu’il y avait eu «plusieurs phases ces dernières années dans la vie de Sorare». Le dirigeant avait également indiqué viser «un horizon de retour à la profitabilité dans les 12 à 18 mois, avec un plan très clair qui ne repose pas sur le recours à une éventuelle série C». «J’ai décidé d’accélérer l’horizon de retour à la profitabilité», confie-t-il aujourd’hui à Maddyness. «Nous avons retrouvé une dynamique de croissance et je suis confiant pour viser la profitabilité en 2026», ajoute-t-il. L’entrepreneur en veut pour preuve les 22 % de croissance des revenus par rapport à la même période l’an passé. Il précise aussi que le volume de cartes échangées a grimpé à 2,8 millions, en hausse de 25 %, tout comme le nombre d’utilisateurs, avec 378 000 possesseurs actifs de cartes, soit une hausse de 33 % sur un an.
Sur le PSE déclenché cette semaine, il précise que cela s’inscrit dans le processus de «efforts de réduction des coûts» engagé par l’entreprise. «Il y a un double objectif de simplifier l’organisation pour gagner en efficacité et raccourcir les circuits de décision», indique Nicolas Julia. L’entrepreneur précise également que la société a réalisé «un gros trimestre depuis le lancement de notre nouveau mode de jeu», à savoir Sorare 26, une version plus immersive qui place les managers au centre de l’expérience.
Sorare peut aussi se réjouir d’avoir renouvelé son partenariat avec la NBA aux États-Unis. Sur le marché américain, la société française espère aussi capitaliser sur l’engouement autour de la prochaine Coupe du monde de football, dont l’essentiel des matches (78 sur 104) sera disputé aux États-Unis. «Le football (ou soccer là-bas, ndlr) est en train de rentrer dans la catégorie des sports majeurs dans les médias américains. On y voit une grande opportunité pour lancer un mode de jeu social qui sera dédié à la Coupe du monde. Cela va nous permettre de poursuivre notre pénétration sur le marché américain», se réjouit Nicolas Julia. Avec en cerise sur le gâteau un troisième sacre des Bleus ? La finale aura lieu le 19 juillet, soit le jour des 40 ans de Nicolas Julia !